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LES APPARITIONS DE NOËL.

épitaphe de cette tombe négligée son propre nom :

Ebenezer Scrooge.

« Suis-je donc l’homme qui était sur le lit de mort ? » s’écria-t-il en s’agenouillant.

Le doigt se dirigea alternativement de la tombe à lui et de lui à la tombe.

« Non, Esprit, oh ! non, non. »

Toujours le doigt fatal.

« Esprit, s’écria-t-il en se cramponnant à sa robe, écoutez-moi. Je ne suis plus l’homme que j’étais… je ne serai plus l’homme que j’aurais été sans cette intervention secourable. Pourquoi m’avoir montré toutes ces choses, s’il n’y a pas d’espoir pour moi ? »

Pour la première fois, la main parut vouloir faire un autre mouvement.

« Bon Esprit, reprit Scrooge, toujours prosterné à ses pieds, vous intercédez pour moi, vous avez pitié de moi. Assurez-moi que je puis changer ces images que vous m’avez montrées, en changeant de vie. »

La main s’agita avec un geste bienveillant.

« J’honorerai Noël au fond du cœur, et le célébrerai toute l’année. Je vivrai dans le passé, le présent et l’avenir. Les trois Esprits qui m’ont visité ne me quitteront plus, car je ne cesserai de méditer leurs leçons. Oh ! dites-moi que je puis passer l’éponge sur cette pierre. »