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LES APPARITIONS DE NOËL.

Jamais rire ne fut plus franc que celui qui accompagna ces paroles et Scrooge rit encore plus fort en payant la dinde, il rit en payant la course du cabriolet, il rit en récompensant le petit garçon ; bref, il rit encore, et cette fois jusqu’aux larmes, en s’asseyant, essoufflé par tant d’éclats de rire.

Scrooge se rasa, et ce ne fut pas besogne facile tant sa main tremblait encore, tant il tenait mal son équilibre ; mais il se serait fait une entaille avec le rasoir qu’il y aurait mis un morceau de taffetas agglutinatif et se serait consolé.

Enfin sa toilette fut terminée : il sortit avec ses plus beaux habits et rencontra une population nombreuse dans les rues comme il l’avait vue en compagnie de l’Esprit de Noël présent. Pour tous ceux qui le regardaient, il avait un air de gracieux sourires : il avait en un mot l’air si bonhomme, que deux ou trois bons vivants lui dirent ; « Bonjour, monsieur ! joyeux Noël, monsieur ! » Jamais souhait n’avait ravi autant son oreille.

Après avoir fait un peu de chemin encore, il reconnut un des quêteurs qui, la veille, étaient venus le voir, celui qui lui avait dit : « Scrooge et Mariey, je présume ? » — Cette rencontre lui causa un remords et il se serait peut-être détourné pour l’éviter ; mais il prit son parti en brave, et s’avançant vers le gros monsieur, il lui saisit la main :