Page:Dickens - David Copperfield, Hachette, 1894, tome 2.djvu/176

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à moi personnellement… et sans qu’il ait obtenu notre approbation. Noua en faisons une condition expresse et absolue qui ne devra être enfreinte sous aucun prétexte. Nous avions prié M. Copperfield de se faire accompagner aujourd’hui d’une personne de confiance (et elle se tourna vers Traddles qui salua), afin qu’il ne pût y avoir ni doute ni malentendu sur ce point. M. Copperfield, si vous ou M. Traddles vous avez le moindre scrupule à nous faire cette promesse, je vous prie de prendre du temps pour y réfléchir. »

Je m’écriai, dans mon enthousiasme, que je n’avais pas besoin d’y réfléchir un seul instant de plus. Je jurai solennellement, et, du ton le plus passionné, j’appelai Traddles à me servir de témoin ; je me déclarai d’avance le plus atroce et le plus pervers des hommes si jamais je manquais le moins du monde à cette promesse.

« Attendez, dit miss Savinia en levant la main avant d’avoir le plaisir de vous recevoir, messieurs, nous avions résolu de vous laisser seuls un quart d’heure, pour vous donner le temps de réfléchir à ce sujet. Permettez-nous de nous retirer. »

En vain je répétai que je n’avais pas besoin d’y réfléchir ; elles persistèrent à se retirer pour un quart d’heure. Les deux petits oiseaux s’en allèrent en sautillant avec dignité, et nous restâmes seuls : moi, transporté dans des régions délicieuses, et Traddles occupé à m’accabler de ses félicitations. Au bout du quart d’heure, ni plus ni moins, elles reparurent, toujours avec la même dignité ! À leur sortie le froissement de leurs robes avait fait un léger bruissement comme si elles étaient composé de feuilles d’automne ; quand elles revinrent, le même frémissement se fit encore entendre.

Je promis de nouveau d’observer fidèlement la prescription.

« Ma sœur Clarissa, dit miss Savinia, le reste vous regarde. »

Miss Clarissa cessa, pour la première fois, de laisser ses bras croisés, prit ses notes et les regarda.

« Nous serons heureux, dit miss Clarissa, de recevoir M. Copperfield à dîner tous les dimanches, si cela lui convient. Nous dînons à trois heures. »

Je saluai.

« Dans le courant de la semaine, dit miss Clarissa, nous serons charmées que M. Copperfield vienne prendre la thé avec nous. Nous prenons le thé à six heures et demie. »