Page:Dickens - David Copperfield, Hachette, 1894, tome 2.djvu/8

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Je n’eus pas de peine à céder aux prières de Peggotty, qui me demanda de rester à Yarmouth jusqu’à ce que les restes du pauvre voiturier eussent fait, pour la dernière fois, le voyage de Blunderstone. Elle avait acheté depuis longtemps, sur ses économies, un petit coin de terre dans notre vieux cimetière, pris du tombeau de « sa chérie, » comme elle appelait toujours ma mère, et c’était là que devait reposer le corps de son mari.

Quand j’y pense à présent, je sens que je ne pouvais pas être plus heureux que je l’étais véritablement alors de tenir compagnie à Peggotty, et de faire pour elle le peu que je pouvais faire. Mais je crains bien d’avoir éprouvé une satisfaction plus grande encore, satisfaction personnelle et professionnelle, à examiner le testament de M. Barkis et à en apprécier le contenu.

Je revendique l’honneur d’avoir suggéré l’idée que le testament devait se trouver dans le coffre. Après quelques recherches, on l’y découvrit, en effet, au fond d’un sac à picotin, en compagnie d’un peu de foin, d’une vieille montre d’or avec une chaîne et des breloques, que M. Barkis avait portée le jour de son mariage, et qu’on n’avait jamais vue ni avant ni après ; puis d’un bourre-pipe en argent, figurant une jambe ; plus un citron en carton, rempli de petites tasses et de petites soucoupes, que M. Barkis avait, je suppose, acheté quand j’étais enfant, pour m’en faire présent, sans avoir le courage de s’en défaire ensuite ; enfin, nous trouvâmes quatre-vingt sept pièces d’or en guinées et en demi-guinées, cent dix livres