Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/126

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les yeux, j’aperçus au-dessus de mot un portrait de Miss Dartle qui m’observait de ses yeux ardents.

La ressemblance était frappante au point de me faire tressaillir ; le peintre avait omis la cicatrice ; mais je la restituai sur cette figure où je la voyais tantôt bornée à la lèvre supérieure, comme pendant le dîner, tantôt accusant toute l’étendue de la blessure que lui avait faite le marteau, comme lorsqu’elle éprouvait quelque mouvement de colère.

Pourquoi donc m’avait-on ménagé ce tête-à-tête muet avec cette éternelle questionneuse ? me demandai-je non sans humeur. Pour ne pas la voir jusqu’au lendemain, je me déshabillai, me glissai dans mon lit et éteignis ma lumière ; mais tout en m’endormant, je sentais qu’elle était là et je croyais l’entendre murmurer à mon oreille : « Est-ce réellement ceci ou cela ? » Je me réveillai même deux ou trois fois dans la nuit, pour éluder cette importune interrogation.

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CHAPITRE VII.

La petite Émilie.


Il y avait dans la maison de la mère de Steerforth, un domestique dont il se faisait ac-