Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/17

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« — C’est très malheureux, » dit ma tante, « je ne sais que faire, Trot.

» — C’est un malheur, en effet, « dit M. Wickfield ; « mais il n’y a pas à s’en désespérer, je sais un moyen d’arranger les choses.

» — Et lequel ? » demanda ma tante.

» — Laissez-moi provisoirement votre neveu. Il m’a l’air d’un enfant tranquille, il ne me troublera en aucune manière. Ma maison est parfaite pour qui veut étudier ; elle est aussi silencieuse qu’un monastère et contient presque autant de chambres qu’un monastère a de cellules : laissez-le ici. »

Évidemment c’était une offre qui plaisait à ma tante, quoiqu’elle fût trop délicate pour l’accepter tout d’abord. Je pensais comme elle.

« — Allons, Miss Trotwood, » dit M. Wickfield, « voilà le seul moyen de lever la difficulté qui nous arrête ; il ne s’agit que d’un arrangement temporaire, d’ailleurs. Faisons-en l’essai. S’il a, pour votre neveu ou pour moi, des inconvénients que nous n’avons pas prévus, eh bien ! nous en trouverons un autre : il n’est rien de tel que d’avoir le temps devant soi. Laissez-moi votre neveu, vous dis-je.

» — Je vous suis bien obligée et lui aussi, je le vois, mais… » dit ma tante.