Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/19

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ne se lassait d’admirer que pour admirer un autre meuble non moins curieux : tout, là, d’ailleurs, correspondait à cette pensée de solitude et de propreté qu’avait fait naître l’architecture extérieure de la maison.

M. Wickfield frappa à une porte dans un des panneaux des lambris, et ce signal fit venir une jeune fille à peu près de mon âge qui l’embrassa : sur son visage je reconnus aussitôt la calme et suave physionomie de la dame dont le portrait m’avait regardé dans le salon du rez-de-chaussée. J’aurais pu croire que le portrait était devenu une femme faite et que l’original était resté enfant. Souriante et heureuse, cette jeune fille avait dans tous ses traits, dans toute sa personne, une quiétude, une expression de bonté calme et pure… que je n’ai jamais oubliée, — que je n’oublierai jamais.

C’était la petite ménagère de M. Wickfield, sa fille Agnès. Quand il nous la présenta à ce double titre, quand je vis comme il pressait sa main dans la sienne, je devinai quel était l’unique motif qu’il avait dans la vie.

À la ceinture d’Agnès pendait une miniature de corbeille dans laquelle était un trousseau de clefs, et elle paraissait être la plus raisonna-