Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/191

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prendre congé de tous nos amis. M. Barkis ne fut pas celui qui témoigna le moins de regrets sur notre départ ; je crois qu’il eût de nouveau puisé dans son coffre et sacrifié une autre guinée, s’il l’avait fallu, pour nous retenir quarante-huit heures de plus à Yarmouth. Je ne parle pas du chagrin de Peggoty, de M. Daniel son frère, de Cham et de toute la famille ; mais toute la boutique et tout l’atelier de MM. Omer et Joram voulurent nous souhaiter un bon voyage, et quand nous nous rendîmes à la diligence, si nous avions eu avec nous tous les porte-manteaux d’un régiment en campagne, nous n’aurions pas manqué de porteurs pour s’en charger parmi les mariniers qui s’empressèrent autour de Steerforth. En un mot, nous laissâmes tous nos amis et toutes nos connaissances dans l’admiration et dans les regrets.

« — Demeurerez-vous ici long-temps après nous ? » demandai-je à Littimer, qui attendait, debout, que la diligence se mît en mouvement.

« — Non, Monsieur, pas très long-temps, probablement, » répondit-il.

« — Il ne peut encore le dire positivement, » observa Steerforth d’un air insouciant. « Il sait ce qu’il a à faire et il le fera.