Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/223

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chose de sonner et de faire monter Mrs Crupp, comme un génie à mes ordres évoqué des profondeurs de la terre, lorsque j’avais besoin d’elle… et, peut-être aussi, lorsqu’elle était d’humeur à entendre la sonnette ! Oui, tout cela était beau, très beau pour un jeune homme nouvellement émancipé de l’école ! mais je dois dire aussi qu’il y avait des moments où cela était fort ennuyeux.

C’était beau le matin, surtout si le ciel était pur, si le soleil éclairait l’horizon de ma fenêtre ; c’était beau à la clarté du jour, sous l’illumination du soleil ; on y rêvait une heureuse vie de liberté, une vie de franches sensations ; mais quand le jour baissait, la vie semblait baisser aussi ; je ne sais comment cela se faisait ; rarement était-ce la même chose à la lueur de la bougie. J’avais alors besoin de quelqu’un à qui parler ; je sentais que je n’avais plus Agnès auprès de moi ; je trouvais un vide effrayant au lieu de cette confidente au doux sourire. Mrs Crupp semblait à une énorme distance. Je songeais à mon prédécesseur qui était mort de boisson et de fumée ; je lui aurais su gré de ne pas s’être laissé mourir et de ne pas m’importuner du souvenir de son décès.