Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/239

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M. Waterbrook, l’agent d’affaires de mon père, Ely-Place, Holborn. Toujours votre affectionnée,

» Agnès. »

Je fus si long-temps à écrire une réponse qui me satisfît, que le messager d’Agnès put en penser tout ce qu’il voulut à moins qu’il ne pensât que j’apprenais à écrire. Je recommençai au moins six fois ; c’était tantôt : « Comment puis-je, ma chère Agnès, avoir l’espoir d’effacer de votre souvenir l’impression de dégoût, etc… » ou : « Shakspeare a fait cette observation, ma chère Agnès, qu’il est bien étrange qu’un homme veuille introduire un ennemi dans sa gorge ; » mais cette citation d’Othello me rappela Markham, et je ne l’achevai pas. J’essayai aussi de rimer mes excuses… et je ne fus pas plus content de mes vers que de ma prose, jusqu’à ce que j’eusse trouvé cette simple phrase : — « Ma chère Agnès, votre lettre est bien de vous, et que pourrais-je en dire pour la louer davantage ? Je serai auprès de vous à quatre heures. Avec tristesse et affection, votre dévoué.

» T. C. »

Ce billet était à peine hors de mes mains, que j’aurais voulu le déchirer et le remplacer