Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/296

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tre aurait pu le rendre plus heureux s’il avait voulu être un peu moins prodigue de coups de canne.

» — Peut-être, en effet, » dit Traddles ; « mais cela n’empêchait pas que nous avions nos bons moments. Vous rappelez-vous les séances du dortoir ? vous rappelez-vous nos soupers ? et les histoires que vous nous racontiez. Ah ! ah ! ah ! et les coups de canne que je m’attirai pour avoir pleuré quand M. Mell fut congédié. Le vieux Creakle ! j’aimerais à le revoir, lui aussi.

» — Il fut un brutal pour vous, Traddles, » lui dis-je avec indignation comme si c’était hier qu’il eût été battu.

« — Le croyez-vous ? » reprit-il ; « réellement ? C’est possible ; mais il y a long-temps de cela ! Le vieux Creakle !

» — C’était un oncle qui payait votre éducation ? » lui dis-je.

« — Oui ! celui à qui je devais toujours écrire quand j’étais battu, et à qui je n’écrivais jamais. Ah ! ah ! oui, j’avais un oncle alors. Il mourut peu de temps après ma sortie de l’école. C’était un marchand drapier retiré. Il m’avait fait son héritier ; mais il cessa de m’aimer quand je fus un grand jeune homme ;