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véritable enthousiasme, et se tournant vers l’escalier : « Ma chère amie ! » cria-t-il, « montez, je veux avoir le plaisir de vous présenter quelqu’un qui est dans l’appartement de M. Traddles !

» — Mon jeune ami, » reprit M. Micawber, « vous allez bien surprendre ma chère moitié ; vous me retrouvez, je dois vous le dire, dans une des crises solennelles de la vie où un homme est sur le bord d’un précipice ; mais vous savez si, dans les occasions, je sais prendre mon élan et faire le saut périlleux. »

Avant que j’eusse répondu à cet avant-propos, Mrs Micawber entrait à son tour, et je vis avec peine que son costume était un peu plus négligé qu’autrefois. Son émotion à ma vue mit aussi ses nerfs à l’épreuve, et elle faillit s’évanouir dans mes bras, ce qui ne l’empêcha pas de se joindre bientôt à la causerie de notre groupe, jusqu’à ce que M. Micawber parlât de m’inviter à dîner. Malgré son aplomb, je compris à l’embarras de sa nerveuse moitié que je serais très imprudent d’accepter. Je répondis que j’étais engagé ailleurs, mais que je voulais, avant que la quinzaine fût expirée, traiter chez moi tous mes anciens amis.

Lorsque je partis, sous prétexte de me mon-