Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/322

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la cruelle cicatrice de Miss Dartle et releva le bord de sa lèvre supérieure avec une expression de mépris ou peut-être de pitié ; elle y porta vivement la main… une main si fine et si délicate, que, lorsque je l’avais vue pour la première fois ouverte devant le feu pour protéger son visage, je l’avais, en moi-même, comparée à une belle porcelaine. Ce fut avec un accent de colère et de dépit qu’elle me dit alors : « Vous me jurez le secret sur tout ceci ; » et elle n’ajouta pas un mot de plus qui me fût adressé directement.

Mrs Steerforth était toujours heureuse dans la société de son fils, et, en cette occasion, Steerforth se montra particulièrement rempli de tendres attentions pour elle. Je prenais le plus vif intérêt à les voir ensemble, à cause, non-seulement de leur mutuelle affection, mais encore de leur ressemblance remarquable et de la différence que l’âge et le sexe faisaient ressortir entre la hauteur impétueuse de l’un et la gracieuse dignité de l’autre. Il me vint plus d’une fois la pensée qu’il était heureux qu’aucune cause sérieuse de désaccord n’eût jamais éclaté entre eux ; car deux caractères pareils — je devrais dire plutôt dire deux nuances si prononcées du même caractère —