Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/324

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habitudes s’enracinent en nous réellement. Moins sur mes gardes et plus confiante ? comment ai-je pu changer si imperceptiblement ? cela est singulier et je veux revenir à mon ancienne manière d’être.

» — Je le désire bien sincèrement ; » dit Mrs Steerforth avec un sourire.

« Oh ! réellement je tâcherai. J’apprendrai la franchise de… voyons, de qui ?… de James ? »

Mrs Steerforth entrevit le sarcasme qui se cachait sous l’air presque naïf de Miss Dartle et lui répliqua assez vivement :

« — Rosa, vous ne pourriez apprendre la franchise à une meilleure école.

» — Oh ! j’en suis bien sûre, » répliqua-t-elle avec animation : s’il est une chose dont je sois sûre, vous le savez, c’est celle-là. »

Mrs Steerforth parut regretter son mouvement d’humeur, et reprit d’un ton plus doux :

« — Mais, ma chère Rosa ! vous ne nous avez pas dit ce que vous voudriez tant savoir.

» — Ce que je voudrais tant savoir ? » répondit Rosa avec une indifférence provocante, « ah oui ! c’est seulement si les personnes qui sont semblables ou identiques dans leur constitution morale… n’est-ce pas la phrase reçue ?…