Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/335

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Apprenant que M. Daniel Peggoty était auprès du mourant, je résolus de m’y rendre de ce pas et je souhaitai le bonsoir à M. Omer, à M. et Mrs Joram. J’éprouvai en chemin un sentiment solennel qui transformait pour moi M. Barkis en un homme tout-à-fait différent.

Ce fut M. Daniel Peggoty qui m’ouvrit la porte. Il ne parut pas aussi surpris que je m’y attendais. Je fis la même réflexion pour ma chère bonne lorsqu’elle descendit à la cuisine ; j’ai plus d’une fois remarqué, depuis lors, qu’à l’approche de cette surprise redoutée qu’on appelle la mort, toutes les autres surprises s’amoindrissent et s’effacent.

Je trouvai la petite Émilie assise au coin de la cheminée, couvrant son visage de ses mains. Cham était debout à côté d’elle.

Nous parlions tous à demi-voix, écoutant par intervalles si quelque son parvenait jusqu’à nous de la chambre au-dessus. Je n’y avais pas fait attention lors de ma dernière visite, mais il y avait quelque chose d’étrange à ne pas voir Barkis avec les personnes qui étaient chez lui.

« — C’est bien aimable à vous d’être venu, M. Davy, » me dit M. Daniel Peggoty.

« — On ne peut plus aimable, » dit Cham.