Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/339

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Resté seul devant le feu, j’eus le loisir de penser à la peur de la mort qui… agitait ainsi la jolie petite Émilie, et cette sensation, jointe à l’incertitude d’idées dont M. Omer m’avait parlé, me parut l’explication naturelle d’une agitation si extraordinaire. En comptant moi-même silencieusement les oscillations de la pendule avant que ma chère Peggoty descendît pour me voir, j’eus le loisir aussi de sympathiser avec ce qui m’avait semblé d’abord une faiblesse exagérée. Peggoty me pressa sur son cœur, me bénit et me remercia de la consolation que j’apportais à son affliction. Elle me pria ensuite de monter auprès de M. Barkis, disant avec des sanglots que le pauvre homme m’avait toujours aimé et admiré, qu’il parlait souvent de moi avant de tomber dans sa stupeur, et qu’elle croyait que s’il recouvrait sa connaissance, il se ranimerait à ma vue.

Hélas ! il n’était guère probable que rien pût le ranimer. Il était à moitié hors du lit, dans une attitude souffrante, la tête et une épaule penchées sur le coffre qui lui avait coûté tant d’inquiétudes et de soucis. J’appris que lorsqu’il s’était vu hors d’état de se lever péniblement pour l’ouvrir, ou même de véri-