Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/344

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Pendant des années, M. Barkis avait fait voyager journellement son coffre avec lui dans sa voiture. Afin de mieux éluder l’observation des curieux, il avait inventé une fiction, prétendant qu’il appartenait à M. Blackboy et que le propriétaire l’avait laissé à sa consignation jusqu’à ce qu’il vînt le réclamer ; cette fable avait été soigneusement inscrite sur le couvercle en caractères devenus à peu près illisibles.

M. Barkis avait thésaurisé avec un résultat très satisfaisant. Son avoir en argent s’élevait à près de trois mille livres sterling (75,000 fr.). De cette somme il léguait l’intérêt du tiers à M. Daniel Peggoty sa vie durant, pour être à son décès partagée en principal, par égales portions, entre Peggoty, la petite Émilie et moi, ou entre les survivants de ces trois légataires. Tout le reste de sa fortune était laissé à sa veuve, légataire universelle, seule exécutrice de son testament et de ses dernières volontés.

Je me sentis un vrai proctor en titre, quand je lus ce document tout haut, avec le cérémonial d’usage, en répétant chaque clause de sa teneur à chacune des parties intéressées. Je compris enfin l’utilité d’une cour de justice d’où relevaient, entre autres, les héritiers et