Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/372

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

autres bagages, « sa vie est brisée ; il ne sait où il va ; il ne sait ce qui est devant lui ; il entreprend un voyage qui durera jusqu’à son dernier jour, croyez-moi : à moins qu’il ne trouve ce qu’il va chercher. Je suis certain que vous serez un ami pour lui.

» — Fiez-vous à moi, » répondis-je en serrant affectueusement la main de Cham.

« — Merci, merci de votre bon cœur, M. Davy. Une chose encore : je suis en bonne position dans mon chantier, et je ne saurais à présent que faire de ce que je gagne. Je n’ai besoin d’argent que pour les dépenses de chaque jour ; si vous pouviez employer mes gages pour lui, je travaillerais avec plus d’ardeur… quoique, pour ce qui est de cela, ne doutez pas qu’en tout temps je travaillerai toujours comme un homme et aussi bravement que possible

» — J’en suis bien convaincu, mon cher Cham ; et j’espère bien que le temps viendra où vous renoncerez enfin de vous-même à la solitude dans laquelle il vous semble si naturel aujourd’hui de passer votre vie.

» — Non, M. Davy, » dit-il en secouant la tête, « tout est fini désormais pour moi ; personne ne remplira jamais la place qui est vide :