Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/391

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volté contre ma juste autorité exercée dans son intérêt… Il y a une antipathie entre nous…

» — Une antipathie bien ancienne, je crois, » lui dis-je en l’interrompant.

Il essaya de sourire et me lança le plus sinistre regard qui pût jaillir de ses sombres yeux.

« — Oui, » dit-il, « cette antipathie avait pris naissance dans votre cœur d’enfant ; elle remplit d’amertume la vie de votre pauvre mère. Vous avez raison. Veuille le ciel que vous soyez revenu à de meilleurs sentiments… que vous vous soyez corrigé vous-même. »

Ici finit le dialogue, qui avait eu lieu à demi-voix dans un coin de l’étude, et M. Murdstone, passant dans le cabinet de M. Spenlow, ajouta de son ton le plus doux :

« — Des personnes de la profession de M. Spenlow sont habituées aux dissentiments de famille et savent combien de complications difficiles ils engendrent ! »

Cela dit, il paya sa licence, et l’ayant reçue proprement pliée des mains de M. Spenlow, qui lui souhaita poliment toutes les chances de bonheur pour lui et la future, il se retira.

Je n’aurais pas su si bien me contraindre si