Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/400

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Dora, les fleurs des champs s’épanouissaient pour Dora. Soleil, oiseaux, fleurs, vous étiez Dora elle-même. Je pense que Miss Julia Mills me comprenait ; Miss Julia Mills seule pouvait complètement me comprendre.

Où allâmes-nous ? le savais-je ? peut-être près de Guilford, peut-être quelque magicien d’Orient nous ouvrit-il cette oasis féerique pour la journée et la referma à jamais quand nous fûmes repartis : c’était un berceau de verdure sur un coteau, avec un tapis de gazon, des touffes de bruyères et un riche paysage aussi loin que la vue pouvait s’étendre.

Je fus un peu contrarié que nous y fussions attendus par une société : je me sentais jaloux des dames elles-mêmes ; mais quant à ceux de mon sexe, et à leur tête un imposteur de trois ou quatre ans mon aîné, avec des favoris roux, son unique mérite et la cause de son intolérable présomption, ils devinrent mes ennemis mortels.

Nous déballâmes tous nos paniers et nous nous employâmes à apprêter le dîner. Favoris-Roux prétendit savoir faire une salade (quelle fausseté !) et chercha à accaparer l’attention publique. — Quelques jeunes dames se mirent sous sa direction pour laver les laitues et