Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/408

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versation, Miss Julia laissa sa plume sur le Deuil de l’amour, se leva et nous laissa.

Je commençai à penser que je remettrais la déclaration au lendemain.

« — J’espère, » dit Dora, « que votre pauvre cheval n’était pas trop fatigué l’autre soir. Ce fut pour lui un long chemin.

Je commençai à penser que je ferais la déclaration aujourd’hui.

« — C’était, en effet, un long chemin pour lui, » répondis-je ; « car il n’avait rien pour le soutenir pendant le trajet.

» — N’avait-il pas mangé, le pauvre animal ? » demanda Dora.

» — Oh ! si… on eut soin de lui… Je veux dire qu’il n’avait pas l’indicible bonheur que je goûtais d’être près de vous.

 » — Il y eut un moment de la journée, » dit Dora en hochant la tête, « où vous ne sembliez pas vous-même très sensible à ce bonheur… quand vous étiez à côté de Miss Kitt (la demoiselle en rouge) ; mais c’est sans doute un simple compliment que vous voulez m’adresser… vous êtes libre, bien libre, M. Copperfield… Jip, méchant garçon, venez ici. »

Je ne sais comment je fis ; ce fut l’affaire d’un moment. J’interceptai Jip : je pris Dora