Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/421

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Peggoty, excepté si je l’appelais par inadvertance de ce nom qui lui était antipathique. Elle régla tous ses arrangements intérieurs sans renoncer à ses précautions contre les dangers de Londres, remarquant qu’elle se félicitait d’être si voisine de la rivière en cas d’incendie. Elle devait occuper mon lit, et je devais coucher dans le salon pour veiller sur elle.

« Trot, mon cher neveu, » dit-elle en me voyant préparer sa potion de tous les soirs, « non !

» — Rien, ma tante ?

» — Pas de vin, mon cher enfant, de l’ale.

» — Mais j’ai du vin ici, ma tante, et vous avez toujours pris votre vin sucré.

» — Gardons notre vin pour un cas de maladie ; ne le prodiguons pas ; de l’ale pour moi, une demi-pinte. »

Je crus que M. Dick allait expirer d’un désespoir concentré. Ma tante étant résolue, j’allai chez un débitant voisin chercher l’ale moi-même, et, comme il se faisait tard, Peggoty et M. Dick descendirent avec moi pour se rendre ensemble à leur domicile commun. Le pauvre diable s’en alla avec ma vieille bonne, son grand cerf-volant sur le dos, la tête basse et l’air lamentable.