Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/426

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clerc Tiffey grignotait tous les jours régulièrement lorsqu’il entendait sonner une heure à l’horloge de Saint-Paul, puis réclamant une licence pour épouser Dora, et n’ayant, pour la payer, qu’un des gants dépareillés d’Uriah Heep, que tous les procureurs des Doctor’s Commons repoussaient avec dédain.

Ma tante ne passa pas une nuit plus tranquille. Deux ou trois fois elle vint me réveiller, m’apparaissant comme un spectre pour me demander si l’abbaye de Westminster n’était pas en feu et si le vent ne pouvait pas propager l’incendie jusqu’à Buckingham-Street ; une fois aussi, je la vis s’approcher de mon canapé converti en couchette, et, me croyant endormi, elle murmura tout bas : « Le pauvre enfant ! » Ma généreuse tante, au milieu de ses terreurs, c’était encore ma destinée qui la préoccupait surtout. J’éprouvai un remords de mon égoïste amour.

Le lendemain, à peine levé (Peggoty étant venue prendre soin de ma tante), j’essayai d’aller calmer mon agitation en allant prendre un bain froid, et puis je fis une promenade à pied jusqu’à Hampstead. Ce traitement hydraulique et péripatétique, que j’ai répété souvent, me réussit ; je me sentis le courage