Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/6

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était, comme d’usage, assise à la table de trictrac avec M. Dick, « nous ne devons pas oublier votre éducation. »

On sait que, tout enfant que j’étais, je tenais par amour-propre à devenir un homme instruit, et je fus enchanté de voir que ma tante avait la même ambition pour moi.

« — Aimeriez-vous, » dit-elle, « à aller dans un pensionnat de Cantorbéry. »

Je répondis que je l’aimerais beaucoup, Cantorbéry étant si près de Douvres.

« — Très bien, » reprit ma tante, « et aimeriez-vous à y aller demain ? »

J’étais déjà initié à la rapidité des évolutions de ma tante, et je répondis : oui, — sans paraître surpris de la soudaineté de la proposition.

« — Très bien encore, » répéta-t-elle… « Jeannette, allez retenir le cabriolet avec le poney pour demain matin à dix heures, et emballez, ce soir, les effets de mon neveu. »

Je fus ravi de plus en plus ; mais mon cœur me reprocha mon égoïsme en voyant M. Dick si affecté de l’ordre donné par ma tante. Ce soir-là, il joua tout de travers, si bien que sa partenaire, après lui avoir donné plusieurs tapes sur les doigts avec son cornet à dés, sus-