Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

oublier celle que j’ai jadis trouvée en vous, mon jeune ami. »

M. Micawber conclut ce double hommage à l’affection conjugale et à l’amitié, en disant : « Bonsoir, M. Heep, votre serviteur, Mrs Heep ! Puis, faisant un de ses saluts les plus fashionables, il sortit avec moi en foulant bruyamment le trottoir et fredonnant un air.

La famille Micawber était logée dans une auberge de médiocre apparence, et Mrs Micawber fut à la fois surprise et charmée de me revoir : « Mon amie, » lui dit M. Micawber, « je vous demande la permission de descendre pour lire le journal et je vous laisse avec « l’élève du Dr Strong ! » M. Micawber pensait qu’il était de bon air de me donner cette nouvelle qualification.

Resté seul avec Mrs Micawber, j’appris d’elle comment ils avaient été déçus dans l’espérance qui les avait autrefois conduits de Londres à Plymouth. La place dans la douane qui leur avait été promise fut donnée à un autre : M. Micawber avait alors voulu entrer dans le commerce du charbon : déception nouvelle. Un capital leur était nécessaire. M. Micawber, qui rentra à ce moment, déplora avec sa chère moitié l’absence de tout capital