Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/90

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vous approuve ; il est naturel et rationnel que cela vous plaise, et je suis bien persuadée, Trot, que vous ne ferez jamais rien que de naturel et de rationnel.

» — Je l’espère, ma tante.

» — Votre sœur Betsey Trotwood, » dit ma tante, « aurait été la fille la plus naturelle et la plus rationnelle de la terre. Vous serez digne d’elle, n’est-ce pas ?

» — J’espère être digne de vous, ma tante ; et cela me suffira.

» — Ah ! » répondit ma tante avec un regard d’approbation, « si cette enfant qui fut votre mère vivait, elle serait si fière de son fils que la tête lui en tournerait… et Dieu sait si c’était une tête forte ! »

Ma tante s’excusait toujours ainsi de sa faiblesse pour moi en la rejetant sur ma pauvre mère. Elle ajouta :

« — En vérité, Trotwood, comme vous me la rappelez !

» — J’espère que ce n’est pas vous être désagréable que de vous la rappeler ainsi, ma tante.

» — Il lui ressemble, Dick ! » s’écria ma tante : « Oui, c’est tout son portrait comme elle était le jour où je la vis pour la première