Page:Dickens - L'embranchement de Mugby, 1879.djvu/114

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— Il faut que tu sois bien étonnant pour faire une chose sans savoir pourquoi, n’est-ce pas ? »

Malgré ce reproche mérité, il regarda encore l’enfant avec une extrême attention, tandis qu’elle inclinait la tête sur ses châteaux de cartes et que ses belles boucles blondes voilaient à demi son visage.

« Il est impossible, pensait-il, que j’aie jamais vu cette jolie petite créature ! M’est-elle donc apparue en rêve pendant une de mes nuits agitées ? »

Ne pouvant se rendre compte de ce qui le préoccupait si fort, il prit enfin le parti de travailler, lui aussi, dans l’industrie du bâtiment en qualité de manœuvre sous les ordres de Polly. Ils bâtirent ainsi trois étages, puis quatre et même le cinquième ! Après qu’ils eurent pris le thé, Polly lui annonça, en se frottant les yeux, qu’elle avait quelque chose à lui dire :

« Qui crois-tu qui va venir ? fit-elle.

— Est-ce le garçon ? demanda-t-il en s’efforçant de deviner.

— Non, c’est l’homme au sable. J’ai envie de dormir. »

Nouvel embarras pour le pauvre Barbox !

« Je ne crois décidément pas qu’on vienne me chercher ce soir, reprit la petite fille. Qu’en dis-tu, toi ? »