Page:Dickens - L'embranchement de Mugby, 1879.djvu/116

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alla en trottinant et en babillant sans manifester la plus légère inquiétude.

Il la regarda partir, fit ôter le paravent, remettre en place la table et les chaises, et reporta de nouveau ses yeux du côté où l’enfant avait disparu. Il se mit ensuite à arpenter la chambre de long en large pendant une bonne demi-heure.

« C’est, pensait-il, une bien attrayante petite créature ; mais ce n’est pas cela ! Sa petite voix vous va droit au cœur ; mais ce n’est pas cela non plus ! Elle m’attire par sa gentillesse ; mais il y a sous tout cela quelque chose que je ne puis m’expliquer ! Comment se fait-il qu’il me semble connaître cette enfant ? De qui donc me rappela-t-elle imparfaitement le souvenir, sinon les traits, lorsque, dans la rue, je sentis tout à coup sa petite main toucher la mienne et qu’en baissant les yeux, je la vis lever sa jolie tête pour me regarder ?

— Monsieur Jackson ! »

Il se retourna, en tressaillant, du côté d’où partait la voix, basse et tremblante, et là, sur le seuil de la porte, il vit la réponse à sa question.

« Ô monsieur Jackson, ne me traitez pas trop durement ! Dites-moi, je vous en conjure, une parole d’encouragement !