Page:Dickens - L'embranchement de Mugby, 1879.djvu/12

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chez l’illustre écrivain. De même que Walter Scott se rappelait les étranges remèdes appliqués, lorsqu’il avait trois ans, à sa jambe malade, et comment on l’emmaillottait, par exemple, dans une peau de mouton toute chaude, de même Charles Dickens parlait volontiers du petit jardin où il avait fait ses premiers pas, sous les yeux de sa bonne qui le surveillait à travers un soupirail de cuisine, de ses goûters en compagnie d’une petite sœur aînée, du jour où il avait vu, pour la première fois, des soldats faire l’exercice, spectacle qui paraissait l’avoir singulièrement frappé. Il racontait aussi comment, en 1814, il était venu à Londres avec ses parents par la neige. De Londres, M. Dickens avait été envoyé à l’arsenal de Chatham. « C’est là, disait plus tard Charles, que quelqu’un — (je me suis souvent demandé qui elle était et quel chemin elle avait pris après sa mort), — me chantait doucement l’hymne du soir, et je pleurais sur l’oreiller, soit de remords d’avoir donné un coup de pied à celui-ci, soit de chagrin d’avoir été taquiné par celui-là durant le jour. »

La maison qu’habitaient les Dickens était blanchie à la chaux, avec un jardinet devant et derrière ; elle n’offrait rien que de très-modeste ; mais, à peu de distance, sur la grande route, se dressait dans un site charmant une