Page:Dickens - L'embranchement de Mugby, 1879.djvu/130

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de son épine dorsale. Il parvint même à persuader au garçon d’imiter son exemple et de traiter la poupée avec tout le décorum voulu.

L’agréable agitation du départ suivit de près la fin du repas ; il fallut mettre Mlle Melluka, sa riche garde-robe et toutes ses possessions dans un fiacre, en compagnie de Polly, afin de reconduire celle-ci à sa demeure. Il est vrai que, lorsqu’on en arriva à cette période suprême, Polly avait perdu la faculté de contempler ses joies accumulées, et avait échangé les plaisirs de ce monde pour ce si beau paradis que l’on appelle le sommeil de l’enfance.

« Dormez, Polly, dormez, lui dit Barbox frères, lorsque la petite tête vint s’appuyer sur son épaule. Mes bras seront un lit dont vous ne tomberez pas facilement, ma chérie ! »

Quels papiers soyeux prit-il alors dans son portefeuille et cacha-t-il avec soin dans le petit corsage de l’enfant ? Nous ne le dirons pas, car il n’en parla jamais lui-même ; silence donc sur ce point ! La voiture les conduisit dans un humble faubourg et s’arrêta devant la cour d’une maisonnette.

« N’éveillez pas la petite, dit tout bas notre voyageur au cocher ; je l’emporterai tout endormie dans mes bras. »

Se dirigeant alors vers une lumière que la mère de Polly