Page:Dickens - L'embranchement de Mugby, 1879.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

envoyer chacun un baiser à un visage qu’on apercevait à la croisée du premier étage. Du seul, devrais-je dire, car la maison était basse et n’avait qu’une unique pièce au-dessus du rez-de-chaussée.

L’action de ces enfants n’avait en elle-même rien de surprenant ; mais ce qui l’était fort, c’est que ces gentils baisers étaient envoyés à un visage qui reposait sur l’appui de la fenêtre ouverte, et qu’on n’apercevait absolument que ce visage, placé dans une position tout à fait horizontale. Un second regard de notre voyageur ne lui montra toujours qu’une figure délicate, quoique riante. C’était celle d’une jeune fille ou d’une jeune femme, dont les longs cheveux, bruns et soyeux, étaient retenus par une fanchon d’un bleu pâle nouée sous le menton.

Il continua de se promener, puis revint sur ses pas, afin de passer de nouveau devant la maisonnette et d’y jeter encore un regard ; rien n’était changé. Il prit alors un chemin de traverse qui serpentait au sommet du coteau et lui permettait de garder en vue le cottage qui l’intriguait.

Quand il fut à quelque distance, il s’arrangea pour regagner la grande route qui le conduisit une fois encore devant la fenêtre ouverte. Le visage reposait toujours à la même place, mais il n’était pas tourné tout à