Page:Dickens - L'embranchement de Mugby, 1879.djvu/84

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le fait encore aujourd’hui, et pourtant c’est la vérité vraie. Oh ! papa, voyez-vous, je raconterai tout sur votre compte, puisque ce gentleman l’a demandé. Monsieur, regardez-le, c’est un poète !

— Je ne voudrais pas, ma chérie, que notre hôte emportât de moi une pareille idée, fit observer le lampiste d’un air grave, parce qu’il semblerait que votre père a l’habitude de demander aux étoiles d’une manière mélancolique ce qu’elles font là-haut. Or, je ne voudrais pas les questionner ainsi, pour ne pas perdre mon temps d’abord, puis aussi à cause de la liberté que ce serait prendre, ma chère enfant.

— Mon père, reprit Phœbé en corrigeant ses dernières paroles, mon père voit toujours le bon et le beau côté des choses. Vous me disiez tout à l’heure, monsieur, que j’avais un caractère heureux ; comment pourrait-il en être autrement, étant sa fille à lui ?

— Et moi donc, comment pourrais-je faire ? répliqua le lampiste se défendant. Demandez-vous-le, monsieur. Regardez-la bien ! elle est toujours telle que vous la voyez, toujours travaillant, et pour gagner bien peu d’argent par semaine ; toujours gaie, toujours contente, toujours portant intérêt à ce qui concerne les autres. Je vous disais tout à l’heure qu’elle était constamment comme