Page:Dickens - La Petite Dorrit - Tome 1.djvu/7

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siècle pour avoir vu la prison. Je lui indiquai la fenêtre de la chambre où est née la petite Dorrit, et que le père de mon héroïne a si longtemps habitée, et je lui demandai le nom du locataire qui occupait maintenant ce logis. Il me répondit « Tom Pythick. » Je lui demandai qui était ce Tom Pythick ? et il me répondit que Tom Pythick était l’oncle de Toe Pythick.

Un peu plus loin, je découvris le mur plus ancien et plus éloigné qui servait autrefois de limite à l’étroite prison intérieure où l’on ne renfermait les gens que pour la forme. Quiconque voudra se donner la peine de pénétrer dans la place de la Maréchaussée, en sortant de Angel-Court, aura donc sous ses pieds les pavés de l’ancienne prison ; il verra à droite et à gauche la cour étroite très-peu changée, si ce n’est que les murs ont été abaissés lorsque la prison a recouvré sa liberté ; il apercevra les chambres qu’ont habitées les débiteurs insolvables, et pourra, sans faire grands frais d’imagination, évoquer là les nombreux fantômes de bien des années misérables.

Dans la préface de Bleak-House, j’ai remarqué que je n’avais jamais eu autant de lecteurs. Je puis en dire autant dans la préface de la Petite Dorrit. Vivement touché, cher lecteur, de l’affection et de la confiance qui se sont établies entre nous, je termine cette préface comme j’ai terminé l’autre, en vous disant : Au revoir !

Londres, mai 1857.