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GRILLON DU FOYER

il s’y trouvait un escalier pour pouvoir circuler dans les divers appartements ; mais voilà que je me fais encore illusion et que je crois à la réalité de tout cela ; c’est le mauvais côté de mon métier.

— Vous parlez tout à fait bas, mon père, seriez-vous fatigué ?

— Fatigué s’écria Caleb avec beaucoup d’animation ; qu’est ce qui pourrait me fatiguer. Berthe ? Je ne fus jamais fatigué. Que voulez-vous dire ?

Pour donner une plus grande force à ces paroles, Caleb, bien sans le vouloir, s’était mis à imiter deux bonshommes qui se trouvaient sur la cheminée, et qui s’étiraient les bras en bâillant, puis il se mit à fredonner un fragment de refrain. C’était une chanson bachique qui fit encore un plus grand contraste avec sa figure naturellement maigre et triste.

— Comment ! je vous trouve en train de chanter, dit M. Tackleton en arrivant et montrant sa tête entre la porte. Cela va bien, chantez ; je ne chante pas, moi !

Personne, certes, ne l’aurait soupçonné de chanter, et il n’avait pas une figure qui en eût le moins du monde l’air.

— Je ne pourrais chanter, non, continua M. Tackleton. Je suis charmé que vous le puissiez, vous ; j’espère que vous pouvez travailler également. Vous avez du temps de reste pour travailler et pour chanter, il paraît.

— Si vous pouviez seulement le voir, Berthe, mur-