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GRILLON DU FOYER.

qui à leur tour la regardaient, elle ainsi que la compagnie. Les vieux et vénérables bonshommes qui se montraient à la porte de devant ― tous en activité, ― prenaient un intérêt spécial à la partie : par moments ils s’arrêtaient avant de faire leur saut, comme s’ils avaient prêté l’oreille à la conversation ; puis recommençaient plusieurs fois de suite à plonger d’une manière extravagante sans s’arrêter même un petit moment pour respirer, comme s’ils se livraient tout entiers à l’exaltation d’une folie joyeuse.

Certainement, si ces vieux bonshommes désiraient se donner le plaisir d’une joie méchante en contemplant la déconvenue de Tackleton, ils avaient amplement raison de se satisfaire. Tackleton ne pouvait arriver à se mettre en belle humeur ; et plus sa fiancée devenait enjouée dans la société de Dot, moins cela lui plaisait, quoique il les eût réunies ensemble par un même dessein. C’était un véritable chien dans la mangeoire que ce Tackleton ; et lorsqu’il voyait rire tout le monde et qu’il ne pouvait pas, il pensait en lui-même immédiatement que c’était de lui qu’on riait !

— Ah May, dit Dot, ma chère, quels changements ! Comme en parlant de ces heureux jours d’école cela vous fait rajeunir.

— Cependant, vous n’êtes pas encore vieille, à proprement parler, dit Tackleton.

— Regardez mon sobre et laborieux mari, répliqua