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GRILLON DU FOYER

tout. Allons ! À bas le manteau, à bas le châle épais, à bas ces lourdes enveloppes ! passons une bonne demi-heure près du feu. Je suis à vos ordres, mistress, une partie de cartes, vous et moi. Cela vous va ? Dot, les cartes et la table. Un verre de bière ici, s’il en reste, ma petite femme.

Son défi s’adressait à la vieille qui l’accepta gracieusement, et bientôt ils furent occupés à jouer. D’abord, le voiturier regarda autour de lui avec un sourire, ou bien il appelait Dot pour lui faire voir son jeu par dessus son épaule, ou pour lui demander conseil sur un coup. Mais son adversaire étant ferrée, il comprit qu’il lui fallait plus de vigilance, et pas de distraction pour ses yeux ni ses oreilles. De cette manière toute son attention fut graduellement absorbée par les cartes, et il ne pensa plus à rien jusqu’à ce qu’une main placée sur son épaule lui rappela Tackleton.

— Je suis fâché de vous déranger, mais un mot, tout de suite.

— Je vais jouer, dit le voiturier ; le moment est critique.

— Venez, dit Tackleton.

En voyant la pâleur de son visage, le voiturier se leva, et lui demanda vivement de quoi il s’agissait.

— Chut ! John Peerybingle, dit Tackleton. J’en suis fâché. Vraiment je le suis. Je l’ai craint, je l’ai soupçonné tout d’abord.

— Qu’est-ce ? dit le voiturier d’un air effrayé.