Page:Dickens - Les Grandes Espérances, Hachette, 1896, tome 1.djvu/212

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« Je n’ai aucune objection à faire à toujours porter le nom de Pip.

— Je le pense bien ! Secundo, monsieur Pip, vous saurez que le nom de la personne… de votre généreux bienfaiteur doit rester un profond secret pour tous et même pour vous jusqu’à ce qu’il plaise à cette personne de le révéler. Je suis à même de vous dire que cette personne se réserve de vous dévoiler ce mystère de sa propre bouche, à la première occasion. Cette envie lui prendra-t-elle ? je ne saurais le dire, ni personne non plus… Maintenant, vous devez bien comprendre qu’il vous est très-positivement défendu de faire aucune recherche sur ce sujet, ou même aucune allusion, quelque éloignée qu’elle soit, sur la personne que vous pourriez soupçonner. Dans toutes les communications que vous devez avoir avec moi, si vous avez des soupçons au fond de votre cœur, gardez-les. Il est inutile de chercher dans quel but on vous fait ces défenses ; qu’elles proviennent d’un simple caprice ou des raisons les plus graves et les plus fortes, ce n’est pas à vous de vous en occuper. Voilà les conditions que vous devez accepter dès à présent, et vous engager à remplir. C’est la seule chose qui me reste à faire des instructions que j’ai reçues de la personne qui m’envoie, et pour laquelle je ne suis pas autrement responsable… Cette personne est la personne sur laquelle reposent toutes vos espérances. Ce secret est connu seulement de cette personne et de moi. Encore une fois ces conditions ne sont pas difficiles à observer ; mais si vous avez quelques objections à faire, c’est le moment de les produire. »

Je balbutiai de nouveau avec la même difficulté :

« Je n’ai aucune objection à faire à ce que vous me dites.