Page:Dickens - Nicolas Nickleby, trad. Lorain, 1885, tome 2.djvu/427

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par une croisée sur le derrière, pendant que les autres attendent avec impatience au dehors le résultat de leurs recherches.

Ils commencèrent par visiter tout le rez-de-chaussée, puis le premier étage, en ouvrant, à mesure, les volets pour donner du jour. Ne trouvant personne, et voyant tout en ordre, ils hésitèrent à pousser plus loin. Cependant, sur l’observation faite par l’un d’eux, qu’ils n’étaient pas encore allés au grenier, où il était, la dernière fois que quelqu’un l’avait pu voir, ils se décident à le visiter aussi, et montent doucement, car le silence mystérieux qui régnait dans toute la maison les rendait timides.

Après s’être arrêtés un moment sur le palier, ils se regardèrent les uns les autres. Celui qui avait le premier proposé de continuer leur examen, tourna la clef, poussa la porte, passa la tête et recula aussitôt.

« C’est bien singulier, dit-il à voix basse, il est caché là, derrière la porte. Voyez plutôt. »

On se presse pour voir, mais l’un d’eux, mieux avisé, jette les autres de côté en jetant un grand cri, tire son couteau de sa poche, se précipite au milieu de la chambre, coupe la corde et reçoit le cadavre.

Ralph avait détaché une corde de l’une des vieilles malles qui étaient là, et s’était pendu au crochet de fer, immédiatement au-dessous de la trappe, à ce même endroit qui avait si souvent attiré, quatorze ans auparavant, les yeux effrayés de son fils, pauvre créature abandonnée, chétive, livrée à toutes les terreurs de l’enfance.


CHAPITRE XXXI.

Les frères Cheeryble font toutes sortes de déclarations, soit en leur nom, soit pour d’autres. Tim Linkinwater n’en fait qu’une, mais c’est pour son compte.

Quelques semaines se passent, et le premier choc de ces événements commence à s’amortir. Madeleine a été retirée de la maison de Mme Nickleby, Frank a fait une absence ; Nicolas et Catherine se sont mis sérieusement à la besogne pour essayer d’étouffer leurs regrets, de ne plus vivre que l’un pour l’autre