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AID

Ajax. s. m. Nom d’une danse furieuse chez les Grecs, ainsi nommée, parce qu’on imitoit la fureur d’Ajax. Lucien en parle à la fin de son Traité de la danse, & dit, danser l’Ajax, ὀρχησασϑαι τὸν Αἴαντα. Il y avoit aussi à Salamine une fête à l’honneur d’Ajax, nommée Αἴαντια. Les Aianties.

Ajax, est encore le nom de plusieurs tragédies dont ajax est le héros. L’Ajax de Sophocle.

☞ AIAZZO. Voyez ADIAZZO.

AIC.

AICARDE. Nom propre. Voyez Achart.

AICE. s. f. Vieux mot, qui signifioit autrefois territoire, pays, contrée. Tractus, pagus. Il est encore en usage en Auvergne.

☞ AICH, ou plutôt AICHA, & AICHAC. Petite ville d’Allemagne, dans la haute Bavière, sur le Par, dans le département de Munich.

AICHAR. s. m. & nom d’homme. Aicharius, Acharius. S. Achaire, que quelques-uns nomment S. Aichar, donna une si haute opinion de sa vertu & de sa capacité, qu’après la mort d’Evroul, Evêque de Noyon, que l’on rapporte à l’an 621, il fut choisi pour remplir sa place. Baill.

☞ AICHSTAT, AICHSTET, EICHSTATT, ou AICHSTATT. Aichstadium, Aichostodium, ou Driopolis. Ville du cercle de Franconie, depuis long-temps siége d’un Evéché, & capitale d’un petit Etat qui porte son nom.

☞ L’Evéché d’Aichstat, Etat souverain en Allemagne, dans le cercle de Franconie, est borné par le Margraviat d’Anspach, au nord ; par le Palatinat de Bavière, au levant & au midi ; & par le Duché de Wirtemberg au couchant.

AID.

AIDANCE. s. f. Vieux mot. Aide, secours.

 
Et vous li sarez en aidance.

AIDE. s. f. Assistance, secours qu’on prête à quelqu’un. Auxilium, adjumentum. Cet homme eût été assassiné, si son ami ne fût accouru à son aide. ☞ Crier à l’aide. Appeler à son aide. Avoir besoin de l’aide de quelqu’un. C’est le dernier des maux d’implorer l’aide d’un traître.

☞ On le dit dans ce sens des grâces de Dieu. Il faut appeler Dieu à notre aide. Il faut tout attendre de l’aide de Dieu.

Aide, signifie quelquefois faveur, protection, Favor, studium, gratia. Son patron lui a été d’une aide très-efficace dans cette affaire. Cette veuve est maintenant sans aide & sans appui.

Aide, se dit quelquefois des choses inanimées, & des causes instrumentales ; & désigne alors le service, l’avantage qu’on tire de certaines choses. Opis. On ne peut appercevoir les satellites de Saturne sans l’aide des grandes lunettes. On ne peut remuer les grands fardeaux qu’à l’aide des machines. Les ennemis se sont coulés secrétement dans la place, à l’aide d’un bois, à la faveur d’un rideau qui les a dérobés à notre vue. Il est arrivé au camp à l’aide, à la faveur de ce convoi. La sédition fut étouffée à l’aide des troupes. Ablanc.

 
La Satyre souvent, à l’aide d’un bon mot,
Va venger la raison des attentats d’un sot. Boil.

Que tu sais bien, Racine, à l’aide d’un Acteur,
Emouvoir, étonner, ravir un spectateur. Id.

Aide, est aussi quelquefois s. m. & f. & signifie la personne qui prête ce secours. Adjutor, adjutrix. Vous êtes un bon aide. Dieu après avoir créé l’homme, dit ; faisons-lui une aide ; il lui donna la femme pour aide, pour l’assister en tous ses besoins.

Aide. s. m. S’applique à différentes personnes dont les fonctions sont de seconder un autre, de servir conjointement avec lui, & sous lui.

☞ Ainsi on appelle aide des cérémonies, l’officier qui sert sous le grand-maître des cérémonies, qui l’assiste dans ses fonctions, & qui le remplace quand il est absent.

On appelle un aide de cuisine, un aide de sommelerie, un second cuisinier & sommelier, ou le compagnon qui les sert & les soulage.

On dit aussi Aide de la panneterie, d’Echansonnerie, de Fourrière, &c. & généralement dans tous les petits offices de la Maison du Roi, il y a des chefs & des Aides en titre d’office, qui ont des gages, & sont couchés sur l’état.

En Architecture on appelle Aide, tous les petits lieux qui sont à côté des plus grands, pour leur servir de décharge.

En Maçonnerie, un Aide à Maçon & à Couvreur, c’est celui qui leur sert à apporter les matériaux dont ils ont besoin.

Un Aide de Mouleurs de bois, est un officier de ville, ou gagne-denier, qui aide à ranger le bois dans la membrure.

Les Aides des Maîtres des ponts & pertuis sont appelés Chableurs, qui aident à faire passer les bateaux en ces lieux difficiles. Voyez les ordonnances de la ville de Paris, qui contiennent les règlemens faits à leur égard.

Aide, est aussi celui qu’on donne pour compagnon à un autre, pour contribuer avec lui, & lui aider à supporter les frais d’un logement des gens de guerre, pour faire des corvées, pour fournir des chariots ou des pionniers, ou des étapes, & autres charges & impositions publiques & passagères.

Sur la mer on a coutume d’apparier deux matelots & deux soldats pour se servir d’aides l’un à l’autre, & s’assister réciproquement dans tous leurs besoins & dans leurs fonctions ; & cela à l’imitation des Armées Romaines, où on nommoit cette sorte d’aide, Optio castrensis, quia sibi mutuò opem ferebant. On appelle cela aujourd’hui amateloter.

Aide de Plongeur. Terme de Marine, en usage dans la pêche des perles, où chaque plongeur a deux aides, qu’on appelle autrement Assistans, ou Pêcheurs assistans. Ces aides ne plongent point, mais ils restent dans la barque attentifs au signal que leur donnera le Plongeur par le moyen de la corde qui est attachée à son corps par un bout, & amarrée par l’autre sur le bord de la barque pour le tirer du fond de l’eau. Dès que les plongeurs se sentent pressés, ils tirent la corde où leur sac est attaché, & ils s’y attachent eux-mêmes fortement avec les mains. Alors les deux aides, qui sont dans la barque, les guindent en l’air & les déchargent de leur pêche. P. Le Comte. Voyez Assistant & Perle, où nous parlerons de la manière dont se fait la pêche des perles.

Aide, en Droit canon, se dit d’une Eglise ou Chapelle, qu’en Droit on appelle succursale, & qu’on bâtit pour la commodité des Paroissiens, quand l’Eglise Paroissiale est trop éloignée, ou n’est pas assez grande pour contenir tout le peuple. Templum vicarium. La Paroisse de S. Paul avoit une aide au fauxbourg S. Antoine.

Aide. C’est aussi un terme de Religion, qui signifie une Religieuse qui aide celle qui est en charge. Donner une aide à une Officière. Adjutrix.

Aide, dans l’Art militaire, se dit de plusieurs Officiers, comme Aide-de-camp, Aide-major, &c.

☞ L’Aide-de-camp est un Officier qui sert auprès du Général, qui reçoit & qui porte ses ordres par-tout où il est nécessaire. Un Général a quatre Aides-de-camp. Les Lieutenans généraux & Maréchaux de camp n’en ont qu’un, ou du moins le Roi n’en paye qu’un.

☞ On appeloit autrefois Aides-de-camp dans nos Armées, ceux qui aidoient le Maréchal de camp dans la distribution des divers quartiers d’un campement.

☞ Quand le Roi est à l’Armée, ses Aides-de-camp sont de jeunes Seigneurs qui ont sous eux d’autres Aides-de-camp, qu’on appelle Aides-de-camp du Roi.

Aide-Major, est un Officier de guerre qui sert auprès du Major, & qui en fait la fonction en son absence. Præfecti castrorum, ou militum, vicarius. Il y en a plusieurs dans les places, selon leur grandeur, ou leur importance. Il y en a aussi dans les divers corps des troupes. Chaque Régiment de Cavalerie en a un ; ceux d’Infanterie deux. Ceux des Gardes en ont quatre ;