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Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, I.djvu/295

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AMB
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sons des olives, mais il est beaucoup meilleur, & même que les prunes de damas. Louis Barthéma, & Nicolas de Conti, Vénitien, dans le recueil de Ramusio.

☞ AMBACEL, ou AMRA-SEL. Contrée & montagne d’Afrique, dans l’Abissinie, au royaume d’Ambara. Il y a dans cette province une roche où l’on enferme les Princes du sang jusqu’à ce que leur tour de succéder soit venu.

☞ AMBACHT. Terme de Topographie, qui se prend aujourd’hui pour une étendue de juridiction, pour un territoire, dont le possesseur a droit de haute & basse justice. On ne se sert de ce terme qu’à l’égard de quelques villes de Flandre. Ce mot est ancien ; mais dans une signification un peu différente, quoique relative. Ennius nomme Ambactus, un esclave loué pour de l’argent, un mercenaire ; & César nomme ambacti, une sorte de cliens, qui, sans être esclaves, étoient attachés à quelque Seigneur. Car en parlant des Cavaliers Gaulois, il dit que chacun d’eux, à proportion de sa naissance ou de son bien, menoit avec lui quantité d’ambactes & de cliens. Le mot d’ambacht dans les Auteurs du moyen âge, signifie office, commission, juridiction d’une ville. Voy. le Gloss. de Du Cange. Quelques-uns croient que ce mot est Gaulois d’origine, & le passage de César dont on vient de parler, semble favoriser ce sentiment. M. Dacier sur Festus le croit latin. Amb ne signifie que circum, & ambactus, circum actus. Voyez Saumaise de Usur. D’autres le dérivent de l’allemand, ampt, office, charge, & acht, achten, honorer, estimer. Le P. Lubin observe qu’ambactum ou ambacta est un mot en usage dans la Flandre Flamingante, où l’on nomme ambacten, pluriel d’ambacht, une espèce de territoire de la juridiction d’une sorte de banc, scamnum, ou séances & offices de judicatures, comme sont les ambachts de Bourbourg, de Bergues, de Furnes, de Cassel & d’Ypres. C’est à-peu-près la même chose que les châtellenies.

AMBADARA. Ville du royaume de Bagamédrie, en Abissinie. Ambadara. On n’en sait pas bien la situation juste. On la place sur le Nil, tel que les Anciens en décrivoient le cours, au sud-est de la ville d’Ambiancativa.

AMBAGES. s. f. plur. Vieux mot, qui signifioit autrefois un amas confus & obscur de paroles, dont on a de la peine à deviner la signification. Ambages. Les Chimistes ne parlent que par ambages, & ne sont point entendus. Ce mot est plus latin que françois. Ablancourt s’en est servi.

AMBAIBA. s. m. Arbre du Brésil, extrêmement haut, presqu’à plomb, & en général sans branches, & lorsqu’il en a, elles sortent seulement du sommet. L’écorce extérieure ressemble à celle du figuier, & est d’abord composée d’une peau mince de couleur de cendre, sous laquelle est une écorce épaisse, verte & gluante. Le bois est blanc. Le tronc est d’une grosseur moyenne, & entièrement creux depuis la racine jusqu’au sommet, &c. Les feuilles sortent du sommet en ordre circulaire. Elles sont larges, rondes, de la largeur d’une feuille de moyen papier, & quelquefois davantage, découpées en neuf ou dix lanières qui ont à leur centre un pédicule d’où part une côte de couleur rouge foncé, qui traverse de long en long chaque lanière qui est parsemée d’un grand nombre de nervures obliques, &c. La cavité qui est au sommet de l’arbre, contient une moelle blanche, grasse & succulente, dont les Nègres se servent pour guérir leurs blessures.

AMBAINTINGA. s. m. Arbre sauvage du Brésil. Il tient du pin, & du cyprès, sans être précisement ni l’un ni l’autre. Sa feuille a le grain si rude qu’on s’en sert comme d’une lime pour polir.

AMBALAM. s. m. Grand arbre des Indes. Il croît dans les lieux sablonneux. Son tronc est si gros, qu’à peine un homme peut-il l’embrasser. Sa racine est longue & fibreuse. Son bois est lisse & poli, & couvert d’une écorce épaisse. Les branches les plus grandes sont de couleur verte, & couvertes d’une poussière bleue. Ses feuilles sont composées de deux paires de feuilles plus petites, terminées par une feuille de figure irrégulière, &c. Il sort des jets que poussent les branches les plus grandes un grand nombre de fleurs. Ces jets, de même que les feuilles, ont un goût amer & acide, approchant de celui du fruit du Mango, & une odeur forte & acide. Ses fleurs sont blanches & petites, & ressemblent à de petites étoiles. Elles sont composées de cinq ou six pétales minces & pointus, & un peu durs & luisans, &c. Lorsque les boutons des fleurs viennent à pousser, l’arbre se dépouille de ses feuilles, & ne les reprend que lorsque le fruit paroît.

AMBARA, ou AMBARE. s. m. Grand poisson qui se trouve dans l’Océan Atlantique, vis-à-vis les côtes d’Afrique. Jean Léon l’Africain, dans la IXe partie de son Afrique, rapporte qu’il est d’une forme & d’une grandeur énorme ; qu’on ne le voit jamais que quand il est mort, parce qu’alors la mer le jette sur le rivage ; que sa tête est dure comme si elle étoit de pierre ; qu’on en a trouvé qui avoient vingt-cinq brasses de long, & d’autres encore plus ; que les Africains qui demeurent sur les côtes, disent que c’est le poisson qui jette l’ambre, & que les uns disent que c’est son excrément, & d’autres sa semence. Il paroît par-là que c’est le même que d’autres appellent Ambracan.

AMBARE d’Inde, est un arbre dont les feuilles sont grandes comme celles du noyer, d’un vert plus clair, parsemées de plusieurs veines ou nerfs : ses fleurs sont petites, blanches : son fruit est gros comme une noix, vert au commencement ; en mûrissant il devient jaune, d’une odeur agréable, & d’un goût aigrelet : l’odeur ambrée du fruit lui a fait donner ce nom.

AMBARVALES. s. m. plur. ou plutôt adjectif pris substantivement. Ambarvalia. Ambarvale sacrum. Fête, ou cérémonie qui se faisoit chez les anciens Romains, pour obtenir des Dieux une bonne récolte. On immoloit une génisse, ou une laie pleine, ou une brebis ; & avant le sacrifice on la conduisoit en procession autour des champs. C’est de-là que cette fête a pris son nom. Rosinus la met parmi celles qui n’étoient point fixées à un certain jour ; mais qui se faisoient néanmoins tous les ans. Le titre du chap. 141 de Caton, De Re Rust, semble marquer qu’il étoit libre de faire cette cérémonie. Quelques Auteurs disent que les Ambarvales se célébroient deux fois l’année : 1.o à la fin de Janvier, ou au mois d’Avril, & la seconde fois au mois de Juillet. Rosinus dit qu’elle se célébroit vers le temps de la moisson, maturis frugibus. Ce sentiment me paroît d’autant plus vraisemblable, que dans les fastes d’Ovide, qui nous décrit toutes les fêtes des six premiers mois de l’année, depuis Janvier jusqu’à Juin inclusivement, il n’est point parlé des Ambarvales. Il faut donc qu’ils ne tombassent point dans ces six premiers mois, mais apparemment en Juillet. Caton, De Re Rust. ch. 141. Virg. Ecl. III. v. 77. Tibul. Liv. II. Eleg. I. v. 15. & suiv. Servius, sur l’endroit de Virgile que j’ai cité. Macrob. Liv. III. Ch. 5. Turnébe, Advers. Liv. XVIII. Ch. 17. parlent des Ambarvales ; & Johannes Rosinus les décrit exactement dans son Ve Liv. des Antiquités Romaines, Ch. 17.

AMBARVALE, est aussi un adjectif m. & f. Victime Ambarvale, Ambarvalis hostia. On faisoit faire à la victime Ambarvale trois tours autour des champs. Le sacrifice Ambarvale étoit composé d’une truie, d’une brebis, & d’une génisse, ou d’un taureau, & s’appeloit Suovetaurilia. (Sus, ovis, taurus). La prière Ambarvale, Ambarvale carmen, c’est la prière que l’on faisoit dans cette cérémonie, & dont Caton nous a conservé la formule dans son 141 Ch. De Re Rust. Cette cérémonie se faisoit non-seulement à la campagne, mais encore à Rome, & l’on appeloit ceux qui en avoient le soin & la conduite, Fratres Arvales.

Ambarvale, est formé de Ambio, je tourne autour, & arva, les champs, pour la raison que j’ai dite.

☞ AMBA-SANET. Gouvernement d’Abissinie, au royaume de Tigre. Il y a dans ce gouvernement une roche, qui est une espèce de forteresse imprenable.

AMBASSADE. s. f. Envoi que les Souverains se font les uns aux autres de quelque personne habile, expérimen-