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AMI
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Mais qu’un abbé tous les jours s’amidonne
Et qu’à pas comptés ce poupin,
Sur la pointe de l’escarpin,
Marche toujours droit comme un pin,
C’est là ce qui m’étonne.

AMIDONNIER. s. m. Ouvrier qui fait ou qui vend l’amidon. Amyli artifex.

L’AMIE, ou AGATHE PERRUCHOT. Tulipe qui est gris de lin & blanc par mêmes panaches. Morin.

AMIÉNOIS, OISE. adj. & f. Ambianus. Pline joint les Amiénois aux Bellovaques. César, Liv. II, ch. 4, compte les Amiénois parmi les Belges, & les place entre les Cambréliens, ou Nerviens, & les Bellovaques. Pline dit au Liv. V, ch. 32, que les Amiénois étoient de ceux qui conquirent la Galatie en Asie. Solin le dit aussi ch. 43. Il y a dans le Code Théodosien, Liv. VIII, des rescripts de Valentinien, de Valens & de Gratien, aux Amiénois. Les Amiénois sont les habitans d’Amiens.

AMIÉNOIS. s. m. Ambianensis ager, ou pagus. Contrée de France, partie de la Picardie, entre la Normandie, l’île de France, le Santerre, l’Artois, le Ponthieu & le Vimeu. Il tire son nom d’Amiens sa capitale. De la Morlière, dans ses Antiquités d’Amiens, p. 16, prétend que l’Amiénois comprenoit autrefois tout ce qui est entre la Somme & l’Escaut. Le même Auteur dit communément Ambianois, quelquefois Amianois, ou Ambianien. Il faut toujours dire Amiénois.

AMIENS. s. m. Ambianum. Samarobriva Ambianorum, Samarobriva, Sommonobria. Ville ancienne de France, capitale de Picardie, sur la Somme. Elle a été nommée Ambianum, ab ambiantibus aquis, à cause des eaux qui l’environnent. Antonin Pie, & M. Auréle rétablirent Amiens. Il y a une médaille de Magnence que l’on croit être d’Amiens, parce qu’au revers on y voit le monograme de Jésus-Christ avec ces mots : Salus d. d. nn. aug. et cae. Et dans l’exergue, Amb. c’est-à-dire, Ambianum.

Les Espagnols prirent Amiens par stratagème en 1597. Henri IV la reprit par force peu de temps après, & y fit bâtir une citadelle. Amiens a un Evêque suffragant de Reims. Sa longitude est 23°, 20’, & sa latitude 49° 50’, La Morliére a écrit les Antiquités d’Amiens. Cette ville, selon M. Cassini, est à 19° , 49′ , 35″, de longitude, & 49° , 55′ , 46″ de latitude.

AMIERTES. s. f. pl. Toiles de coton qui viennent des Indes.

AMIEUX. Nom d’un lieu de la paroisse de Chambre au diocèse de Lyon. C’est à Amieux que fut bâtie vers l’an 1633 la première Camaldule qu’il y ait eu en France. Voyez le P. Héliot, T. V. p. 276.

AMIGDALE. Voyez AMYGDALE.

AMIGNARDER. v. a. Caresser avec tendresse une personne qu’on aime. Blandiri, blanditiis permulcere, delinire. C’est la même chose qu’amignoter. Il est dangereux de trop amignarder les enfans. Ce mot ne se dit que parmi le petit peuple.

AMIGNARDÉ, ÉE. part.

AMIGNOTER. v. a. Flatter, caresser quelqu’un, & particulièrement un enfant. On amignote les enfans en leur donnant des confitures. On gâte les enfans à force de les amignoter. Ce mot n’est pas plus en usage que le précédent.

AMIGNOTÉ, ÉE. part.

☞ A-MI-LA. Terme de Musique, par lequel on désigne la note la. Cet air est en a-mi-la. Prendre l’a-mi-la de l’Opéra, d’un concert, &c.

☞ AMIMÉTOBIE. s. f. Nom que Marc-Antoine & Cléopatre donnerent à la société des plaisirs qu’ils lierent ensemble à Alexandrie. Ce mot est composé du grec ἀμιμυτος, inimitable, & de βίος, vie. En effet la vie que menoient Antoine & Cléopatre, étoit telle, qu’il étoit impossible de l’imiter, à cause des dépenses effroyables qu’elle entraînoit. C’étoit un assemblage de tout ce qu’on peut imaginer de luxe, une suite continuelle de jeux, de fêtes & de délices où ils employoient des trésors immenses. Mor. qui cite Plutar. in Anton.

☞ AMINA. Nom de ville. Vincent le Blanc nomme ainsi une ville d’Afrique en Ethiopie, à neuf milles d’Albiar.

AMINCIR. v. a. Rendre mince. Minuere, Gracilem facere. Amincir une pièce de bois. A quoi sert donc d’amincir si extraordinairement l’entredeux des fenêtres ? Le Blanc.

AMINCI, IE. part.

AMINÉE. Vin d’Aminée. Vinum Aminæum. Ce vin, selon Pline, mérite la préférence sur tous les autres, par la force de ses esprits, & la vigueur qu’il acquiert en vieillissant. Nat. Hist. Liv. XIV. c. 2. Columelle prétend que les vins aminéens sont les plus anciens que l’on connoisse… Suivant Macrobe, le vin de Falerne étoit autrefois appelé Vin Aminéen ; il sembleroit cependant que le vin de Falerne devroit être du cru d’un canton particulier, & celui d’Aminée le produit du raisin qu’on avoit transplanté en Italie. Ce qui prouve que le vin aminéen n’étoit point du cru d’un canton particulier, mais le produit d’une espèce particulière de raisin, c’est que Galien fait mention du vin d’Aminée qui croissoit dans le royaume de Naples, dans la Sicile, & dans la Toscane. Virgile distingue le vin d’Aminée de celui de Falerne, dans le second livre des Géorgiques, où il dit, Ammineæ vites, & non pas, Amineæ vites.

AMINEL. s. m. Petite rivière du royaume de Tunis, en Afrique. Aminelia. Elle est dans la partie orientale de ce royaume.

AMINEUR. s. m. Mensor. Terme de Gabelles. Nom qu’on donne dans les Greniers à sel à de certaines gens qui sont préposées pour mesurer le sel dont on fait la distribution au peuple. Par l’article 17 de la déclaration du Roi du 19 Mai 1711, il est porté : « Voulons que les Amineurs de chaque Grenier soient nommés pour la visite & confrontation des échantillons de faux sel trouvé chez les particuliers, sans que lesdits Amineur puissent être reprochés par les parties ». Par Arrêt du Conseil du 3 Décembre 1712, il est dit que lorsqu’il y aura contestation sur la qualité des sels de capture, les Officiers seront tenus de nommer pour tiers experts un Mesureur ou Amineur du Grenier, & leur fait défenses d’en nommer d’autres.

AMINTAS. s. m. On nomme Fossé d’Amintas un bandage qu’on fait pour le nez. Galien l’appelle ainsi du nom de son Auteur. Il est semblable à celui qu’on nomme Œil double, excepté qu’il ne couvre pas les yeux ; mais il ne convient point à la fracture du nez pour laquelle il a été inventé ; il enfonceroit plutôt les os rompus, que de les maintenir dans leur place. Col. de Villars.

AMINTE. s. f. Nom de femme chez les Poëtes. En termes de Fleuriste, la belle Aminte est un œillet piqueté de menthe, & de la même grosseur & largeur que l’Amarillis, dont il ne differe que par sa couleur & sa feuille.

AMIRAL. s. m. Grand Officier de la Couronne qui commande en chef les Armées navales d’un Etat. Maris Præfectus. Thalassiarcus, ou Architalassius. Rei maritimæ, ou classiaræ magister, Regiæ classis Prætor, Imperator : quelques-uns ont dit Neptunus Galliarum, & Duumvir classiarius. Ce dernier ne se peut dire du Grand-Amiral qui est seul, mais seulement quand il y a un Amiral du Ponant, & un du Levant ; de même qu’à Rome, des Duumvirs de la Flotte, l’un commandoit dans la mer de Toscane, Duumvir maris inferi, & l’autre dans la mer Adriatique, & étoit Duumir maris superi. Il y a eu autrefois un Amiral du Ponant, & un Amiral du Levant. L’Amiral d’Arragon, d’Angleterre, l’Amiral de Hollande, l’Amiral de Zélande, ne sont que des commissions. En Espagne on dit l’Amirante ; mais l’Amiral n’est là que le second Officier, qui a un Général d’Armée au-dessus de lui. L’Amiral en France porte pour marque extérieure de sa dignité, deux ancres d’or passées en sautoir derrière son écu. Il a droit de donner les congés tant en guerre qu’en marchandise. Il a le dixième des prises faites en mer & sur les grèves, & celui des rançons & des représailles, le tiers de ce qu’on tire de la mer, ou qu’elle rejette, le