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APU — AQU

☞ APSIDE. s. f. Terme de Liturgie. Voyez Abside.

Apside. Terme d’Astronomie. C’est ainsi qu’on doit écrire ce mot. On appelle Apside les deux points de l’orbite d’une planète où elle se trouve à la plus grande ou à la plus petite distance du Soleil ou de la terre. Grande & petite Apside. On dit communément Aphélie ou apogée, périhélie ou périgée. Voyez Abside.

APT.

APT. s. f. Apta Julia. Ville de France, en Provence. Quelques Auteurs conjecturent qu’elle fut nommée Apta, à raison de sa situation commode & avantageuse sur le Calmaon ; & Julia, en l’honneur de Jules César, ou d’Auguste. Elle fut autrefois capitale des Vulgientiens, Apta Julia Vulgientium. Pline la compte parmi les villes Latines. Elle est appelée Colonie, Col. Aptha, sur une pierre trouvée à Arles. Jules César y fit construire un pont, qui fut nommé le pont de Jules, Pons Julius. Il y a encore à Apt les restes d’un amphithéâtre & d’autres antiquités. Il y a un évêché qui est très-ancien, & le premier de la province d’Aix. La longitude d’Apt est 26 d. 5′ & sa latitude 43 d. 10′. M. et Mlle de Scuderi étoient d’Apt. En 1604. on trouva dans la cour de l’évêché d’Apt, l’épitaphe du cheval de l’empereur Hadrien, nommé Boristhènes.

☞ APTERE, du grec ἄπτερος, sans ailes. Epithète que les Athéniens donnerent à la victoire, qu’ils représentoient sans ailes, pour la fixer chez eux.

APTE. adj. m. & f. Vieux mot, & hors d’usage, qui signifioit autrefois, propre à quelque chose. Aptus, idoneus.

APTHE. s. f. Nom propre. Agatha. On appelle dans le Diocèse d’Usez, Sainche Apthe, une Eglise de Sainte Agathe. Les Languedociens disent Sainche, pour Saint & Sainte.

APTITUDE. s. f. Terme de Philosophie, qui signifie, Disposition naturelle à quelque chose. Habilitas. Le bois a plus d’aptitude à être consumé du feu, que la pierre. Vous avez une aptitude à toutes les belles & bonnes choses. Le P. Bouhours prétend que ce mot est un peu barbare, & que l’on peut s’en passer.

On dit pourtant avoir de l’aptitude aux sciences, aux mathématiques, à la peinture, &c. Mais je crois que cela sent un peu le pays Latin.

☞ En Jurisprudence, où aucun terme n’est barbare, on se sert du mot d’aptitude pour désigner la capacité, l’habileté à posséder un emploi, à recevoir un don, un legs, &c. Voyez Capacité, Habileté, Habile.

APU.

APUREMENT. s. m. Terme de Finances, qui se dit lorsqu’un comptable, en vertu de requetes & de pièces, fait lever les charges mises sur la recette, ou sur la dépense de son compte ; lorsqu’il en fait lever toutes les souffrances & difficultés, & qu’il en a payé le reliquat. C’est la reddition finale d’un compte, par où il paroît qu’un comptable est bien & valablement déchargé du maniement des deniers qu’il a eus entre les mains. Rationum decisio. Tous les comptables ont été obligés à faire apparoir de l’apurement de leur compte.

APURER. v. a. Terme de Finances. Faire juger & clorre un compte, & payer le reliquat, faire lever toutes les charges d’un compte, & en rapporter les acquits. Rationes decidere. Ce Comptable a fait apurer tous ses comptes, il est bien déchargé de son maniement.

Apurer l’or moulu. Terme de Doreur sur métal. Expurgare. C’est après que l’or en chaux a été amalgamé au feu avec le vif-argent, le laver dans plusieurs eaux, pour en ôter la crasse & les scories.

APURÉ, ÉE. part. & adj. Decisus.

APURIMA. Rivière de l’Amérique méridionale. Apurima. Elle sort des montagnes des Andes, passe à Cusco, & se décharge dans le Xama.

APURWACA, CAPURWAKA. Rivière de l’Amérique méridionale. Apurvaca. On l’appelle Pirague & Aprouage. Elle a sa source dans la Guiane, traverse le lac des Harritiabans, & la Caribane, après quoi elle se décharge dans la mer du Nord.

APUYE. s. m. & f. Nom de peuple. Apuius, a. Les Apuyes habitent vers les sources du Rio-Saneiro, dans le Brésil.

APY.

☞ APYRE. adj. de tout g. Terme d’histoire naturelle qui se dit des terres ou pierres qui résistent au feu, & n’en éprouvent aucune altération, c’est-à-dire, qui n’y sont changées ni en verre, ni en chaux, ni en plâtre ; comme l’amiante, le talc. Acad. Fr.

APYREXIE. s. f. Intermission ou cessation de la fièvre, soit qu’on parle de l’intervalle qui survient entre les accès des fièvres intermittentes, soit qu’on entende que le malade est entièrement délivré d’une fièvre continue par une cure convenable. Ce mot est grec, ἀπυρεξια, composé de l’α privatif, & de πύρεξις, ou πύρετος, fièvre. Col. de Villars.

AQU.

☞ AQUA. Province d’Afrique, sur la côte d’Or, au royaume de Fantin, & au midi occidental de Denkira.

AQUACATE. s. m. Arbre qui croît dans la nouvelle Espagne, & que les Espagnols appellent ainsi. Ses feuilles ressemblent à celle de l’oranger, mais elles sont plus vertes, plus grandes & plus rudes. Sa fleur est petite, & d’un blanc tirant sur le jaune. Son fruit a la figure d’un œuf, mais il est un peu plus long, noir par dehors, & quelquefois d’un ver brun. Le goût en est agréable.

☞ AQUA DE PALO. Ville de l’île de S. Michel, l’une des açores, assez mal peuplée, selon Davity.

AQUA DOLCE, autrement Gliguéro, ou Athiras. Rivière de la Romanie, province de la Turquie d’Europe. Aqua dulcis, Athiras, Pydara. Elle baigne Chiourlich, & se jette dans la mer de Marmara, entre Sélivrée & Périntho.

AQUADOR. s. m. Poisson qu’on appelle autrement volant. Ce poisson, dit Gémelli Carréri, dans son voyage du Tour du monde, pèse environ dix ou douze onces ; cependant quand il est poursuivi par un autre poisson nommé abnous, qui le veut engloutir, il s’élève au-dessus de la surface de l’eau à la hauteur d’une portée de mousquet. Il fait cela à l’aide de ses nageoires qu’il a faites comme des espèces d’ailes avec lesquelles il s’élève & se soutient en l’air. Mais ses ailes venant à se sécher, elles ne peuvent plus soutenir son poids, & il est obligé de retomber dans son élément naturel. Ce sont les Portugais qui ont nommé ce poisson Aquador.

AQUA LAGNA. Village du duché d’Urbin dans l’état de l’Eglise. Aqualania. Il est sur la rivière de Canitano, peu éloigné de Cagli.

AQUALQUE, ACHALAQUE. Bourg des Apalaches, dans l’Amérique septentriole ; il est au couchant de la Caroline, près du grand lac de Thomi.

AQUA PENDENTE. Voyez Acqua Pendente.

AQUARIEN, ENNE. s. m. & f. Aquarius. Nom de secte. Les hérétiques Aquariens furent ainsi appelés du nom latin aqua, qui signifie de l’eau, parce qu’ils n’offroient que de l’eau au sacrifice de la messe. S. Cyprien, qui réfute cette erreur dans sa trente troisième lettre, dit qu’elle étoit nouvelle de son temps ; ainsi cette hérésie ne s’éleva qu’au milieu du troisième siècle. On dit que la persécution donna occasion à cet abus. Les Chrétiens, de crainte que l’odeur de l’espèce du vin qu’ils recevoient la nuit, ou de grand matin aux sacrés mystères, ne les fit reconnoître par les Gentils, userent d’eau seule avec l’hostie au lieu de prendre l’espèce du vin. Les Aquariens allerent ensuite plus loin, & prétendirent même consacrer avec l’eau seule. Outre S. Cyprien, Voyez S. Jean Chrys. hom. 83. in Math. S. Epiphane hér. 46. S. Aug. hér. 64. Rabanus Maurus, Baron. ad an. 257. n. 5. Cœl. Rhodig. L. 18. C. 40. S. Epiphane dit que les Aquariens étoient des sectateurs de Tatien, qui furent nommés ainsi, parce qu’ils s’abstenoient du vin, dont ils ne se servoient pas même dans l’Eucharistie. Au reste, les Aquariens, du temps de S. Cyprien, ne faisoient point difficulté d’offrir du vin le soir à l’heure du souper ; car il étoit encore en usage d’offrir