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ARA
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la tribu de Nephthali, aux confins de la tribu d’Aser.

ARAMBER. v. a. Terme de Marine. C’est accrocher un bâtiment pour venir à l’abordage. Manum ferream, ou uncum ferreum in navim injicere.

ARAMBÉ, ÉE. part.

ARAME. s. m. Terme de Relation. C’est ainsi que les Perses appellent les palais de leurs Rois, que les Turcs appellent Sérail. Palatium, ædes, domus Regis Persarum. Basilica, ædes regia apud Persas. L’Arame, ou Sérail est au milieu, & comme au centre du jardin. Wicqf. Amb. de Fig.

ARAMÉENS. Voyez ARAM.

ARAMIE. s. f. Ce vieux mot tiroit sa signification d’Aramir ; & parce qu’Aramir signifioit, s’engager à faire preuve de quelque chose dans un combat, Aramie vouloit dire, guerre, guerre ouverte, bellum, bellum indictum.

Mes Pépin ne l’aceva mie.
Ensi demora l’aramie. Mouskes cité par Du Cange.

Borel croit qu’Aramie veut dire furie, & pour le prouver, il cite ces paroles tirées d’un manuscrit de Merlin : Oncques ne vites tournay par si grande aramie.

ARAMIQUE. adj. de t. g. Synonyme de Syriaque. Aramæus, Syriacus, a, um. La langue aramique est la langue syriaque. Le langage aramique ; une grammaire aramique.

Ce mot vient d’Aram, qui dans l’Ecriture est pris pour la Syrie & les Syriens.

ARAMIR. v. Ce mot n’est plus en usage depuis fort long-temps ; il vouloit dire autrefois, promettre de faire preuve de quelque chose, ou en se battant en duel ou autrement, ou simplement promettre, s’engager.

Pour biau néant s’est arami
D’avoir mandé trop de personnes. Guiart.

☞ ARAMONT. Petite ville de France, dans le Languedoc, au diocèse d’Usez, près du Rhône, généralité de Montpellier.

ARAN. (la mer d’) C’est la même chose que la mer de Zanguebar.

Les îles d’Aran, ou d’Arén, ou d’Arron. Îles situées sur la côte occidentale d’Irlande, Araniæ insulæ. Les unes s’appellent South-Aran, îles d’Aran méridionales ; & les autres North-Aran, les îles d’Aran septentrionales, suivant leur situation.

☞ ARAN. Vallée dans les Pyrénées, à la source de la Garonne, qui la traverse avant que d’entrer dans le pays de Comminges. Elle est à l’Espagne.

Aran. Petite rivière de France, en Provence, qui se jette dans une petite anse, entre l’île Rousse & la rade de Bruse.

ARANATA. s. m. Animal des Indes. Il est de la grandeur d’un chien. Cependant il monte sur les arbres avec beaucoup de légèreté. Il jette des cris horribles.

ARANDA de Duero. Nom d’une ville d’Espagne. Aranda ad Durium. Autrefois Randa. Elle est dans la vieille Castille, sur le Duoro, entre la ville de Boa & celle de Borgo d’Osma.

☞ ARANDA de EBRO. Autre ville de la vieille Castille, que M. de Vayrac place sur l’Ebre. Les Cartes ne la marquent point.

ARANDORE, ou ARANDARI. Ville de l’île de Ceylan. Arandora. Elle est dans le royaume de Candy, à cinq lieues du Pic d’Adam.

ARANÉA. Minerai d’argent qui ne se trouve que dans les mines du Potosi, & encore dans la seule mine de Catamito. Son nom lui vient de quelque ressemblance qu’il a avec la toile d’araignée, étant composé de fils d’argent pur, qui paroissent à la vue comme un galon d’argent qu’on auroit brûlé pour en ôter la soie. C’est le plus riche de tous les minerais.

ARANIOS. Rivière de Transylvanie. Aranus. Elle a sa source près de Clausenbourg, & se décharge dans le Maros ou Mérisch.

ARANJUEZ. s. m. Maison de campagne du Roi d’Espagne, dans la nouvelle Castille, près des rivières du Tage & de Zamara, qu’il faut passer pour y entrer sur deux ponts de bois peint, au bas desquels leurs eaux se vont joindre. Ce château est dans une grande plaine, entourée de collines & de forêts, avec de très-belles avenues. On y voit dans une cour qui est pavée de marbre, la statue de Charle-Quint tenant à ses pieds l’hérésie, représentée par quatre Hérésiarques. Le Jardin de cette maison est charmant. Davity.

☞ ARANJUEZ est aussi le nom d’une petite ville de l’Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne ; dans la province de Nicoya, qui fait partie du pays de Nicaraga, sur les frontières des sauvages nommés Chomes.

Araniwar. Fort de Transylvanie, au Comté de Weissembourg, sur la rive septentrionale du Maros.

☞ ARANTELLES. s. f. pl. Terme de Vénerie, qui se dit de ces filandres qui se trouvent au pied du cerf, ainsi nommées à cause de la ressemblance qu’elles ont avec les toiles d’araignées. Araneosæ lanugines.

ARAPABACA. s. m. Plante dont la fleur est en forme d’entonnoir, & découpée. Il sort du calice un pistil qui est attaché à la patrie inférieure de la fleur, comme un clou, & qui devient dans la suite un fruit composé de deux capsules, & rempli de petites semences. Encyc.

☞ ARAPEDE. s. m. Terme de Conchyliologie. Espèce de coquillage, qu’on appelle aussi Patelle en Provence, plus généralement connue sous le nom de Lepas. Voyez ce mot.

ARAQUIL, & Huerta Araquil. Ville de la Navarre. Araquilla. Elle est près des confins de l’Alva & du Guipuscoa. Quelques Géographes la prennent pour l’ancien Aracillum, Arocelis, ville des Cantabres, que d’autres mettent à Araciol, village de Navarre, entre Calahorte & Tudelle ; & d’autres à Nodales, village de la Castille vieille, entre Siguença & Médina-Cœli.

ARARA de Clusius. C’est le nom qu’on a donné à un fruit de l’Amérique, long, couvert d’une écorce dure & noire, attache à une longue queue ; il contient une noix noire, grosse comme une olive sauvage. On en fait une décoction pour guérir les vieux ulcères.

ARARAT. Pays que les Septante & la Vulgate prennent pour l’Arménie, & avec raison. Ararat. S. Jérôme rend le mot hébreu Ararat, Gen. VIII. 4. par Armenia, & les Septante ont mis Ἀραρὰτ, de même que S. Jérôme a mis Ararat en Isaïe Chap. XXXVII. v. 38 où les Septante ont traduit Ἀρμένιαν.

Ararat. Montagne proche la ville d’Erivan ; c’est la plus haute, dit-on, de cette contrée, excédant la hauteur du Caucase & du Taurus. C’est sur son sommet que l’Arche de Noé s’arrêta, lorsque les eaux du déluge commencerent à se retirer. S. Jérôme, dans ses Commentaires sur Isaïe, prétend que le pays d’Ararat est une campagne très-fertile, arrosée de l’Araxe, & que l’Arche de Noé ne s’arrêta pas sur des montagnes d’Arménie, qui furent appelées Ararat ; mais sur les hautes cimes du mont Taurus, qui dominent sur les campagnes du pays Ararat. Voyez aussi les Notes du P. Lubin sur le Martyrologe. Au reste, il faut écrire Ararat sans H à la fin. C’est un ט en hébreu. Un jour qu’il étoit (Sennachérib) au temple de Nesroch son Dieu, & qu’il l’adoroit, Adtamelech & Sarafar ses enfans le percerent de leurs épées, & s’enfuirent à la terre d’Ararat. Saci. Jean Struis Hollandois a fait une relation du mont Ararat. Il dit qu’étant esclave à Erivan, il monta jusqu’au haut en 1670, pour donner quelques remèdes à un hermite italien qui y demeuroit, & qui étoit malade. Il fut sept jours à monter, faisant cinq lieues par jour. Quand il fut à la région de l’air où se forment les pluies, les nuages & les neiges, il pensa mourir de froid ; en avançant il trouva un air beaucoup plus tempéré. L’hermite malade l’assura que depuis vingt ans qu’il étoit là, il n’avoit senti ni chaleur, ni froid, ni vent, ni vu tomber de pluie. Il voulut lui persuader que l’Arche de Noé étoit encore toute entière sur cette montagne, que la température de l’air l’avoit conservée jusqu’ici ; qu’il étoit entré dedans : il lui fit même présent d’une croix de bois, qu’il lui dit

être