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S. Barthelémi travailla dans l’Arménie majeure, & convertit les peuples de Lycaonie. Il prêcha aussi en Albanie, & dans l’Inde citérieure. Le frere d’un Prince, qu’il avoit converti, le fit écorcher tout vif. God. Eusébe, Hist. Liv. III, ch. X dit que S. Barthelémi prêcha dans les Indes. On tient qu’il fut écorché vif dans la ville d’Albe en Arménie par l’ordre du Roi, nommé Astyage. Quelques-uns croient que S. Barthelémi est le Nathanaël que S. Philippe amena à J. C. Grégoire de Tours & Anastase le Bibliothécaire, disent que son tombeau étoit à Lipari, petite ile voisine de Sicile, soit qu’il y soit effectivement mort, soit, comme il est plus vraisemblable, qu’on y ait apporté son corps.

St. BARTHELÉMI. s. m. Montagne de Pyrénées, au pays de Foix. Mons sancti Bartholomæi. La montagne de S. Barthelémi a 1185 toises de hauteur, au-dessus de la surface de la Méditerranée. Maraldi. Acad. des Sc. 1703, p. 237. Ce lieu est sur la méridienne de l’Observatoire de Paris, à 19°, 27’, 28" de longitude, & à 42°, 48’, 36" de latitude. Cassini.

☞ On appelle aussi S. Barthélemi, cette funeste journée où la Reine Catherine de Médicis & les Guises, sous prétexte de venger la Religion, armèrent la moitié des François pour assassiner l’autre moitié. Voyez La Henriade.

Herbe de S. Barthelémi. Voyez Thé du Paraguay.

BARTHELÉENIE. s. m. Nom de femme, qui se trouve dans Marot.

BARTHELÉMITE. s. m. Nom de Religieux. Bartholomita. Ce sont des Religieux Arméniens établis à Gènes. Ils étoient originairement Basiliens, & avoient la Règle de saint Basile, & l’ont suivie long-temps. Ils sont venus d’Orient, & Urbain VIII dans une Bulle de 1640 les qualifie Moines Arméniens de l’Ordre de saint Basile. Quelques-uns, comme Galano dans sa Conciliation de l’Eglise Arménienne avec la Latine, les ont confondus avec les Frères Unis de saint Grégoire l’Illuminateur ; mais il est certain que c’étoient deux Ordres différens. Les Barthelémites avoient un Monastère à Caffa dans la Chersonèse. Persécutés à Monte Negro par le Soudan d’Egypte, l’an 1296 & suiv. plusieurs souffrirent le martyre. Quelques-uns se retirèrent en Europe, & abordèrent à Gènes l’an 1307. Ils y furent bien reçus, & on leur y donna un établissement. En 1308 on leur bâtit une Eglise sous l’invocation de la Sainte Vierge & de S. Barthelémi. C’est de-là qu’ils ont pris leur nom de Barthelémites. Clément V leur accorda par une Bulle la permission de faire l’Office selon leur rit. Ils s’établirent ensuite à Parme, à Sienne, à Pise, à Florence, à Civitavecchia, à Rome, à Forli, à Fuentza & à Ancône. Leur habillement consistoit en une robe tannée, & un scapulaire noir ; ils le changèrent ensuite en celui des Frères Convers de l’Ordre de saint Dominique ; c’est-à-dire, en une tunique blanche, avec un scapulaire noir, aussi-bien que la chappe & le capuce. Ils prirent le rit romain, & célèbrent la messe à la façon des Dominicains, dont ils prirent les constitutions, & quittèrent la règle de S. Basile pour celle de S. Augustin, ce qui fut confirmé l’an 1356 par Innocent VI qui leur accorda la permission de s’élire un Général, Voyez le P. Hélyot. T. I. C. 30.

Barthelémite, s. m. Nom que l’on donne à certains Clercs séculiers, vivans en Communauté. Bartholomita. Les Barthelémites sont une association de Prêtres Séculiers qui s’est faite en Allemagne, & qui a commencé vers 1644 par Barthelémi Holzauzer. La fin de cet institut est de former de bons Pasteurs & de bons Ministres, non-seulement pour les villes, mais aussi pour la campagne. Pour cet effet, ils ont la direction des Séminaires, ils s’exercent aux fonctions pastorales & aux œuvres de charité spirituelles & corporelles. Les Barthelémites prêtent un serment qu’ils appellent Conventionnel, par lequel ils s’obligent à ne point sortir du Corps de leur propre mouvement. Ils peuvent avoir trois sortes de Maisons dans chaque Diocèse. La première est le Séminaire commun pour les jeunes Clercs. La seconde renferme diverses habitations particulières, pour les Curés, les Bénéficiers & les autres Prêtres. La troisième est pour les Vieillards, les Vétérans qui ont besoin de repos, les infirmes ou invalides. Suivant la distinction de ces trois sortes de maisons, ils ont des Constitutions divisées en trois parties, l’un pour les Séminaristes, l’autre pour les Curés, Bénéficiers, &c. &la troisième pour les vieillards & infirmes. Les Supérieurs de cette Congrégation de Barthelémites se nomment Présidens.

☞ BARTH. Voyez Bardt.

☞ BARTHEN, ou BARTEN. Barthonica, ou Bartonia. Petite ville du royaume de Prusse, dans le Barthenland, dont elle est le chef-lieu.

☞ BARTHENLAND, ou BARTENLAND, petit pays du royaume de Prusse, dans le cercle de Natangen.

☞ BARTHENSTEIN, ou BARTENSTEIN. Petite ville, dans le Bartenland, sur la rivière d’Alle. Elle s’appela d’abord Rosen-thal.

BARTOLE. s. m. Nom d’homme. Bartolus. Bartole est un grand Jurisconsulte moderne, qui naquit en 1309, & eut pour Précepteur Pierre des Assises, ou Pierre de la Piété. Bartole est, ou a passé pour être fort décisif, comme le dit Alciat dans une épigramme.

In jure primas, comparatus cæteris,
Partes habebit Bartolus,
Decisiones ob frequentes.

De là, c’est-à-dire, de ses fréquentes décisions ou résolutions, est venu le proverbe, résolu comme Bartole, plus résolu que Bartole, qui consiste en une équivoque du mot résolu. Voyez Pasquier, Recherches, Liv. VIII, chap. XIV.

BARUCH. s. m. Nom d’un Prophète qui étoit fils de Néri, & disciple de Jérémie. Il écrivit la prophétie par ordre de son Maître. Les Juifs ne la reconnoissent pas pour canonique ; mais le Concile de Trente, après celui de Laodicée, l’a mise au nombre des livres sacrés, & l’a jointe à celle de Jérémie.

BARULE. s. m. Nom de secte. Barulus. Les Barules renouveloient les erreurs d’Origène touchant la création & le péché des ames, disant qu’elles avoient été créées toutes ensemble avant la création du monde, & qu’elles avoient péché dès-lors. Ils attribuoient aussi un corps fantastique à J. C. comme font les Anabaptistes. C’est ce qu’en rapporte Sanderus. de hær. 149.

BARUTH. s. m. Mesure des Indes, qui contient dix-sept gantans, c’est-à-dire, 50 à 56 livres de poivre, poids de Paris.

Baruth. Ville de Syrie, appelée autrefois Bérite Bérithus. Cette ville est située sur le bord de la mer, à vingt milles de Seyde. Les Romains y avoient une colonie. Ses habitans droit de Bourgeoisie. Le vieil Hérode l’avoit embellie, & le Roi Agrippa l’avoit enrichie de portiques, de théâtres, d’amphithéâtres, de bains, & de plusieurs bâtimens superbes. Il y a un Crucifix que la tradition du pays dit avoit été fait par Nicodème, possédé ensuite par Gamaliel, & envoyé enfin à Baruth, deux ans avant la prise de Jérusalem par Tite & Vespasien. L’Auteur qui porte le nom de saint Athanase, fait l’éloge de ce Crucifix dans son Sermon rapporté au Concile de Nicée. Le sang qui sortit de cette image percée par la main impie d’un Juif, conserve encore aujourd’hui la couleur, que le temps, dit-on, n’a pu effacer. Ce précieux monument est placé dans un lieu souterrain de l’Eglise de saint Sauveur, dont les Turcs ont fait une mosquée. Nos Chrétiens & les Turcs même ont recours dans leurs maladies & dans leurs autres besoins, à cette miraculeuse image de Jésus-Christ crucifié. La même tradition dit que le Messie alla prêcher à Baruth sans y entrer. Mém. des Miss. du Lev. T. IV, p. 144 & suiv.

BARWICK. (on prononce BERVIC.) Ville du comté de Northumberland, dans l’Angleterre septentrionale, à l’embouchure de Twede, & aux confins de l’Ecosse. Bervicum, Borcovicum. Barwick a titre de Duché. C’est l’ancienne Tuesis des Ottadiens.

BARZISTAN. s. m. Terme turc. C’est dans une armée


turque