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BAS

des Basques, mais encore celle des Biscayens, que les Espagnols appellent Vascuence, ou Viscanya, & d’autres Bascondague.

Ce mot vient de Basculus & Basclus, dont on a parlé dans l’article précédent, Voyez de Hauteserre, Not. in Greg. Tur. L. XI. p. 381, & Arnaldi Oihenarti Notitia utriusque Vasconiæ. Quelques Auteurs prétendent que les Basques descendent des Alains.

On dit proverbialement, courir comme un Basque pour dire, marcher vite & long-temps ; parce que ceux de Biscaie sont en réputation pour cela.

BASQUINE. s. f. Vieux mot. Sorte de robe fort ample, qui par le moyen d’un cercle se tenoit ouverte & étendue.

BASQUINER. v. a. Vieux mot. Ensorceler : du grec βασκαίνειν, qui veut dire la même chose.

☞ BASRA. petite ville d’Afrique, dans la Barbarie, au royaume de Fez, dans la province de Hasbat.

☞ BAS-RELIEF. Voyez au mot Bas.

☞ BASSA, BESSA, ou PASSA. Ville de Perse, dans la province de Fars, à l’embouchure du Tigre, dans le Gosse Persique.

☞ BASSAC. Abbaye de France, Ordre de Saint Benoît, dans la Saintonge, au diocèse de Saintes, à huit lieues de cette ville, sur la Charente.

☞ BASSANO. Ville d’Italie, en Lombardie, dans l’état de la République de Venise. Elle donne le nom de Bassanete au petit pays des environs.

BASSAREUS. s. m. Surnom de Bacchus, pris, selon les uns, de Bassarus, bourg de Lydie, où il avoit un temple ; ou, selon d’autres, d’une sorte de robe longue, appelée Bassara, que Bacchus avoir coutume de porter dans ses voyages. ☞ Bochard dérive ce nom de l’hébreu, bassar, qui signifie vendanger.

BASSARIDES. s. f. pl. Nom des Prêtresses de Bacchus, qui se nomme quelquefois Bassareus. Les Bassarides tiroient leur nom d’une certaine chaussure qui se faisoit à Bassarium ou Bassarus, en Lydie ; ou d’une robe longue qui alloit jusqu’aux talons, & que les Africains & les Thraces appeloient Bassyris & Bassara, ou tout simplement du mot Bassarcus.

BASSE. Terme de Manége. Declivis. C’est une pente douce d’une coline, sur laquelle on accoutume le cheval à courir au galop, pour lui apprendre à plier les jambes. On l’appelle autrement calade.

Basse, en termes de Musique, est la partie de la musique qui fait les tons les plus graves & les plus bas. Gravior, imus sonus. Les plus gros tuyaux de l’orgue font la basse. Les plus grosses cordes d’un luth sont les basses. Les Musiciens tiennent que la basse est la principale partie des concerts, & le fondement de la composition. D’autres veulent que la principale partie soit le dessus, comme étant le principal ornement de la musique. On dit encore basse récitante, ou basse du chœur ; basse continue, basse chantante, basse double, basse de haut-bois, petite basse, première basse, basse de chromorne.

Basse, se dit aussi de celui qui chante cette partie. C’est une bonne basse, une belle basse.

Basse, est aussi l’instrument sur lequel on joue cette partie, qui est le plus gros & le plus long de ceux qui forment le concert. Soni gravis musicum organum. Une basse de viole. Une basse de violon. Soni gravis barbiton. Une basse de hautbois. Le théorbe est propre pour la basse.

Basse-continue, est la basse qui se joue sur les instrumens, qui sert de fondement à toutes les autres parties, & qui continue pendant toute la pièce tandis que les voix chantent, ou que d’autres instrumens jouent leurs parties, ou que quelques-uns s’arrêtent. Sonus gravior totâ musicâ continuatus. Selon M. Brossard, la basse-continue est une partie de la musique moderne, inventée & mise en usage vers 1600, par un Italien nommé Ludovico Viadana, qui le premier en a donné un Traité. On la joue avec les chiffres marqués au-dessus des notes sur l’orgue, l’épinette, le clavecin, le théorbe, la harpe, &c. & souvent simplement & sans chiffres sur la basse de viole, ou de violon, avec le basson, le serpent, &c. C’est Du Mont, Maître de Musique de la Chapelle du Roi, mort en 1680 ou 1682, qui a amené, ou du moins qui a établi en France l’usage des basses-continues, dont nous nous passions auparavant. De Fren. Hist. de la Mus. T. IV. p. 128.

Basse-contrainte, celle qui revient la même au bout d’un certain nombre de mesures, qui recommence sans cesse, tandis que les parties supérieures varient leur chant & leur harmonie de différentes façons.

Basse-figurée, qui au lieu de s’arrêter sur une même note, en partage la valeur en plusieurs autres notes sous un même accord. Encyc.

Basse fondamentale, est celle qui n’est formée que des sons fondamentaux de l’harmonie.

Basse chantante, espèce de voix qui chante la partie de la basse.

Basse-contre, est le Musicien, ou Joueur d’instrumens qui tient une seconde basse dans les concerts. Gravium partium cantor. Il y a quelques gens qui distinguent ici entre cette partie de la musique, & le Musicien qui la joue. Quand il est question de la musique, ils veulent bien qu’on dise basse-contre, comme on dit haute-contre. Mais quand il est question du musicien, ils veulent que l’on dise basse-conte & haute-conte. Cependant MM. de l’Académie, Richelet, & beaucoup d’autres ne s’arrêtent point à cette distinction. Ils disent basse-contre & haute-contre ; & cet usage s’accorde à l’étymologie Ménage le décidoit aussi de même autrefois, parce que la basse-contre est la partie de musique qui est contre la taille, comme la haute-contre est celle qui est contre le dessus ; cependant il a changé d’avis, & prétend que l’usage le plus général est pour basse-conte. Soni gravis organum pulsare.

L’Abbé Ro, dans son Parallèle des Musiciens françois & des Musiciens italiens, met un s à la fin de ce mot, quand il s’en sert au pluriel, basses contres, & les Journalistes de Paris écrivent comme lui. L’Auteur des Entretiens sur la musique reprend cette orthographe dans sa Préface, & il a raison. Contre est là adverbe ; or les adverbes ne se déclinent point. Il en est de basse-contre & haute-contre, comme un revenant-bon, & de plusieurs autres semblables ; on doit dire des revenans-bon, & non pas des revenans-bons. Il faut de même décliner haute & basse, & mettre un s à la fin du pluriel, & laisser l’adverbe contre indéclinable.

☞ BASSE-COUR. s. f. C’est ainsi qu’on appelle dans une maison de ville, dans un hôtel, une cour séparée de la principale cour, où sont les écuries, les remises, équipages. Area.

On appelle aussi à la campagne une basse-cour, la cour où l’on met tout l’attirail d’une maison de campagne ; les charrues, les bestiaux, les volailles, le fumier, les cuves, pressoirs, &c. Chors, cors. Un Gentilhomme vit honnêtement à la campagne des fruits de sa basse-cour.

On appelle des nouvelles de la basse-cour, celles qui sont fausses, & qui viennent de gens mal informés.

BASSÉE. s. f. Mesure dont on se sert en quelques lieux d’Italie, pour mesurer les liquides. La bassée de Véronne est la sixième partie de la brente.

Bassée (la) Petite ville des Pays-Bas françois, au comté de Flandres, dans la Châtellenie de Lille, sur un canal qui se jette dans la Deule.

Basse-étoffe. s. f. Terme de Potier d’étain. C’est une composition faite en partie de plomb, & en partie d’étain. On l’appelle aussi petite étoffe, claire étoffe, & Claire soudure.

Basse-lisse, s. f. Espèce de tissu, ou tapisserie faite de soie & de laine, quelquefois rehaussée d’or & d’argent, où sont représentées diverses figures de personnages, d’animaux, de paysages ou autres semblables choses. C’est la position du métier qui fait la différence de la basse-lisse & de la haute-lisse.

On dit en tapisserie haute & basse-lisse, ou basse