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blanchir les toiles à la rosée. On les étend sur l’herbe pour blanchir, pour les faire blanchir.

On dit en termes de cuisine, faire blanchir de la viande ; pour dire, la mettre dans de l’eau tiède pour la faire revenir. Acad. Fr.

En termes de jardinage, faire blanchir de la chicorée, des cardes, du céleri, &c. pour dire, les faire devenir blancs, en liant les feuilles quand elles sont encore vertes, & en les couvrant avec de la terre ou du fumier.

Blanchir, se dit aussi des personnes dont les cheveux deviennent blancs. Canescere. Il commence à blanchir, ses cheveux commencent à blanchir, devenir blancs. Et l’on dit proverbialement que tête de fou ne blanchit jamais, parce que les fous sont exempts des inquiétudes qui font blanchir les cheveux de bonne heure.

☞ Ce verbe est employé dans un sens figuré tant à l’actif qu’au neutre.

☞ On dit à l’actif, blanchir quelqu’un ; pour dire, faire paroître innocent un homme qu’on accusoit de quelque chose. Il étoit accusé de plusieurs malversations, mais il a trouvé de bons amis qui l’ont entièrement blanchi. Purgare. Au neutre il est employé dans la même signification que vieillir. blanchir dans les troupes, sous le harnois. Ces saintes filles ont blanchi dans la pratique laborieuse de la miséricorde Chrétienne. Fléch. Vieillir dans les forfaits, & blanchir dans le crime. Breb.

☞ On dit encore figurément, qu’un coup d’arme à feu n’a fait que blanchir, quand il a porté sur les armes sans les fausser, quand il n’a fait qu’effleurer. Tous les efforts de cet homme n’ont fait que blanchir, ont été inutiles. Cet homme n’a fait que blanchir ; malgré tous ses efforts, il n’a pu réussir.

☞ BLANCHI, IE. part.

☞ BLANCHISSAGE. s. m. Action de blanchir le linge, ou l’effet qui résulte de cette action. Purgatio, ablutio. Le linge s’use beaucoup au blanchissage. Ce blanchissage est mauvais. On donne son linge au blanchissage. On le retire du blanchissage. Il en coûte tant pour le blanchissage.

BLANCHISSANT, ANTE. adj. Qui devient blanc. Canescens, albescens. Il se dit en ces phrases : des flots écumeux & blanchissans. Des cheveux gris & blanchissans. Voyez tout l’Hellespont blanchissant sous nos rames. Racine.

BLANCHISSERIE. s. f. ☞ Art de blanchir les toiles, ou de leur faire perdre la couleur qu’elles ont en sortant des mains du Tisserand. On donne aussi ce nom au lieu destiné à blanchir des toiles. Officina albaria. On a établi des blanchisseries en plusieurs endroits du royaume. Il y en a qui prétendent que le mot de blanchisserie se dit particulièrement des lieux où l’on blanchit les habits & le linge dans les Monastères.

Blanchisserie, se dit encore des endroits où l’on blanchit la cire.

BLANCHISSEUR, EUSE. s. m. & f. Celui ou celle qui blanchit le linge. Qui, ou quæ linteas vestes purgat. Il est défendu aux blanchisseuses & lavandières, de laver leur linge en certains endroits à Paris ; & aux porteurs d’eau, de puiser leur eau auprès des bateaux des blanchisseuses & lavandières. Voyez le Traité de la Police de M. de la Mare, T. I, p. 557, 558.

On dit proverbialement d’un homme qui a du linge sale, qu’il porte le deuil de sa blanchisseuse.

☞ BLANCKENBERG. Petite ville d’Allemagne, en Westphalie, au Duché de Berg, sur la rivière de Sieg.

☞ BLANCKENBOURG. Ville d’Allemagne, en Westphalie, au Comté d’Oldenbourg.

☞ BLANCKENHAYN. Petite ville d’Allemagne, à quatre lieues d’Erford.

☞ BLANCKENHEYM. Petite ville d’Allemagne, sur la rivière d’Ath.

☞ BLANC-MANGER. Voyez au mot Blanc.

BLANDICES. s. f. pl. Terme de Palais. Caresses artificieuses, flatteries pour tromper quelqu’un, pour surprendre son consentement. Blanditæ, illecebræ, adulatio. Il a extorqué cette donation, ce testament, par blandices, & mauvais moyens. Ce mot vient du latin blanditiæ, de blandus. Il est vieux.

BLANDILALIE. s. f. Espèce de pomme, autrement appelée la haute-bonté. C’est en Poitou qu’on la nomme blandilalie. Voyez Haute-bonté.

BLANDIR. Vieux mot, qui signifie, amadouer, flatter, caresser. Blandiri, adulari, permulcere, palpare. On a dit aussi blandissant ; pour dire, qui flatte, qui caresse, & blandicieux.

☞ BLANDISSEMENT. s. m. Vieux. Il signifie flatterie, caresse. Blanditiæ. Ch. Est. Dict.

☞ BLANES. Petite ville maritime d’Espagne, en Catalogne, près de la rivière de Tordera.

BLANGI. Petite ville ou gros bourg sur la Brêle, qui n’est plus aujourd’hui qu’un bourg. Voyez la Descript. Géogr. & Hist. de la Haute-Norm. T. I, p. 65.

☞ BLANKIL. Voyez Blanquille.

BLANMONT. Voyez Blamont.

BLANQUE. s. f. Espèce de loterie, ou jeu de hasard, où l’on achète certain nombre de billets, dans lesquels, s’il y en a quelqu’un noir, ou marqué de quelque meuble qui est à l’étalage, ou en profite. Ludicræ sortes, ludicra sortitio. S’il n’y en a point, on perd son argent ; & alors on dit qu’on a trouvé blanque, d’où ce jeu a tiré ce nom. Il vient de l’italien bianca. Ce jeu selon Pasquier, Rech. L. VIII, c. 49, a été introduit en France par les Italiens. Voyez dans cet Auteur comment il se pratiquoit d’abord. Ce mot blanque, se dit pour blanche, de même que l’on dit en quelques Provinces quien pour chien, queval pour cheval, en changeant ch en qu. Et ce nom se donne à ce jeu de hasard, parce que dans l’origine, & souvent encore à présent, on tire au sort dans un livre dont la plupart des feuilles sont blanches, & les autres chiffrées, & quand en tirant l’on tombe entre deux feuilles blanches, l’on dit blanque, & l’on n’amène rien : au lieu que quand on rencontre une feuille chiffrée, on a le lot marqué au chiffre que l’on a tiré.

On dit figurément, qu’on a trouvé blanque en quelque lieu, quand on n’y trouve pas ce qu’on y cherchoit. J’ai fouillé dans ma poche pour tirer ma montre, mais j’y ai trouvé blanque, on me l’avoit prise. Expression populaire.

On dit proverbialement, hasard à la blanque ; pour dire, entreprendre quelque chose dont le succès est incertain : il en arrivera ce qu’il pourra.

BLANQUET. s. m. Espèce de poires ainsi nommées, parce qu’elles ont la peau assez blanche. Pirum lacteum. Il y en a de deux sortes, le gros & le petit blanquet.

La poire de gros blanquet est le véritable blanquet musqué. La Quint. Elle est fort différente de celle qu’on appelle simplement blanquet, ou petit planquet. Elle est plus hâtive de quinze jours, plus grosse, moins bien faite en poire que le petit blanquet : elle colore un peu, même en buisson, & a la queue fort courte, fort grosse, & un peu enfoncée : son bois qui est menu, & sa feuille approchent assez du bois & de la feuille de la cuisse-madame ; au lieu que le bois du petit blanquet est d’ordinaire fort gros & assez court. Le gros blanquet est aussi fort différent de la blanquette à longue queue. Il réussit fort bien, soit en buisson, soit en arbre de tige. Id. Le gros blanquet est une poire de l’entrée de Juillet ; & le petit blanquet sur la fin de Juillet. Id.

Blanquet. Brantome se sert au lieu de blanc-bec, des mots de blanquet & blanquette, c’est-à-dire, blondin & blondine. Il y a , dit-il, des hommes qui n’ont que de petits bouquets de barbe au menton, & n’en sont pas plus estimés de bon sens, ainsi que sont les blanquets & blanquettes. Dames Galantes, T. I, p. 255. Voy. Blanc-bec.

BLANQUETTE. s. f. Sorte de vin blanc qui vient de Gascogne, & qui a un goût assez délicat. Vinum album. On le dit aussi d’une espèce de bière blanche.

Blanquette, en termes de cuisine, est une fricassée blanche, & faite ordinairement de veau ou d’agneau. On coupe ce veau froid par tranches, on le fricasse dans la poêle, & sur la fin on y ajoute des jaunes d’œufs