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BUG — BUI

BUFFLETIN. s. m. On le dit également, & du Buffle, quand il est encore jeune, & de la peau des jeunes buffles apprêtée & passée à l’huile.

BUFFOI. s. m. Vieux mot. Vanité, orgueil. On a dit aussi, sans buffoi ; pour dire, sans moquerie.

BUFFOIER, vieux verbe act. qui se trouve dans le petit Glossaire du P. Labbe, pour souffleter, alapare.

BUG.

BUGA. Ville de l’Anatolie, dans la haute Caramanie, près de la source du Madre.

BUGANACH. Nom d’une montagne de Languedoc. La hauteur du Buganach, au-dessus du niveau de la mer a été déterminée, par trois différentes manières, de 648 toises. Le Baromètre sur le haut du Buganach se tenoit suspendu à 23 pouces 8 lig. & un tiers, en même temps qu’il se tenoit à l’Observatoire à 27 pouces 3 lignes. Maraldi, Acad. des Sc. 1703. Mém. p. 231.

BUGARAC. Nom d’une montagne de France. Le sommet du Bugarac est à 19° 53’ 35” de longitude & 42° 41’ 17” de latitude. Cassini.

☞ BUGEN, petite ville du Japon, capitale du Royaume de ce nom, dans l’Île de Ximo.

Bugen, (Pays ou Royaume de) ou partie du Japon, dans l’Île de Ximo, ainsi nommé de sa Capitale.

BUGEY. Buguia, Bugesia. Pays de France, que l’on renferme souvent dans la Bresse propre & le Rhône, qui le sépare du Dauphiné & de la Savoye. Il confine vers le nord avec la Franche-Comté & le pays de Gex. Belley est la capitale du Bugey. Le Bugey fut cédé au Roi par le Duc de Savoye dans le Traité de Lyon, à la réserve de la partie qui est au-delà du Rhône. Samuel Guichenon, Avocat au présidial de Bourg en Bresse, a fait l’Histoire de Bresse & de Nugey, imprimée à Lyon en 1650. in-fol.

☞ BUGIE. Ville maritime d’Afrique, sur la côte de la Méditerranée, au royaume d’Alger, entre Gigery & Alger, capitale de la Province qui porte son nom. Cette Province est une contrée de la Barbarie, au royaume d’Alger, presque toute entourée de montagnes.

☞ BUGIENS. Peuple d’Afrique, au royaume de Sennar ou de Nubie, entre le Nil & la Mer rouge ; Nation errante & sans Villes.

BUGLE. s. m. Vieux mot. Bœuf. C’est de-là que vient buhler, ou beugler ; pour dire, mugir.

Bugle. s. f. Bugula, ou consolida media. Plante vulnéraire. Sa racine est fibreuse, chevelue, astringente au goût, & donne des feuilles semblables à la paquerette, ou bellis, mais plus larges, plus courtes, d’un vert luisant en dessus, dentelées sur ses bords, & comme crenelées. Du milieu de ses feuilles naissent deux sortes de tiges ; les unes sont droites & portent des fleurs, les autres sont couchées, & ne donnent que des feuilles vertes, semblables aux premières par leur figure, plus petites, & disposées par paire d’espace en espace, velues ; ces dernières tiges donnent des filamens fibreux, qui portent des nœuds d’où naissent les feuilles, & servent à multiplier l’espèce : les tiges à fleurs sont aussi garnies de quelques paires de feuilles, & terminées par un épi de fleurs en gueule, bleues, quelquefois de couleur de chair, d’autres fois cendrées, ou cannelées & verticillées. Chaque fleur est un tuyau long de trois lignes environ, évasé par un bout, & prolongé en une lèvre découpée en trois parties, la moyenne desquelles est échancrée. La place de la lèvre supérieure est ordinairement occupée par deux petites pointes. Le calice, qui est un godet de deux lignes de long, bleuâtre, velu & coupé en cinq parties, renferme dans son fond quatre petites semences presque rondes. Les fleurs de bugle sont douces au goût, é remplies dans leur fond d’une liqueur mielleuse. La bugle vient communément dans les endroits humides, dans les prés & dans les bois. Elle s’emploie dans les décoctions vulnéraires, pour les ulcères, les chûtes, les duretés du fois, & pour les rétentions d’urine.

On dit vulgairement, qui connoît la bugle & la fanicle, fait aux Chirurgiens la nicque ; pour dire, qu’en ayant la connoissance de quelques plantes vulnéraires, on pourra se passer des Chirurgiens pour la guérison des blessures.

BUGLOSE. s. f. Terme de Botanique. Buglossum. Plante qui vient ordinairement dans les jardins & dans les bonnes terres. On l’a ainsi appelée de βοῦς, bœuf, & γλῶσσα, langue, à cause de la figure de ses feuilles, ou parce qu’elles sont rudes comme la langue du bœuf. Sa racine est vivace, longue, branchue, noirâtre en dehors, blanche en dedans, & visqueuse au goût. Elle pousse plusieurs feuilles longues, étroites, terminées en pointe, charnues, d’une couleur de verd cendré également, & hérissées de poils qui la rendent rude. De leur milieu, s’éleve une ou plusieurs tiges hautes d’un pied & demi environ, rondes, épaisses de trois lignes, couvertes dans toute leur longueur d’un poil court & rude, branchues à leurs extrémités, & garnies de feuilles semblables à celles du bas, mais plus courtes, de l’aisselle desquelles partent les branches. Ses fleurs naissent aux extrémités des tiges & des branches ; elles sont le plus souvent bleues, plus rarement blanches, ou de couleur incarnat. Chaque fleur est un entonnoir à pavillon, découpé le plus souvent en cinq parties obtuses. Cette fleur est soutenue par un calice vert fendu en cinq pièces, qui renferment dans leur fond quatre semences semblables à la tête d’une vipère.

La buglose a à-peu-près les mêmes usages que la bourrache. Ses fleurs sont du nombre des fleurs cordiales. Il y a plusieurs espèces de buglose qui différent de celle-ci, qui est l’ordinaire, par leurs fleurs, ou par leurs feuilles. Dans ce nombre on y renferme une espèce d’orcanette qui a ses fleurs bleues, ou de couleur de pourpre, ses tiges couchées sur terre, ses feuilles petites & un peu âpres, & qui a ses racines couvertes d’une écorce fort rouge. Elles sont employées pour donner une belle couleur rouge aux teintures de pharmacie & aux pommades. La buglose ne se multiplie que de graine, qui est si semblable à celle de la bourrache, qu’on ne la sauroit distinguer. La Quint. P. VI, p. 279. Voyez au mot Bourrache.

BUGNE. s. f. Vieux mot, qui signifioit autrefois tumeur, élévation de chair, contusion. Tumor. On le dit encore en quelques Provinces.

BUGRANE, ou BUGRATE. s. f. Terme de Botanique. Plante qu’on appelle autrement arrête-bœuf. Voyez Arrête-Bœuf.

BUGY. Voyez Bugey.

BUGY. s. m. Nom d’une espèce de poire qui se conserve jusqu’au mois de Février & de Mars. Le bugi, à qui on donne régulièrement le surnom de bergamotte, & de bergamotte de Pâque, à cause que dans sa couleur verte & dans sa grosseur il a quelque air de la bonne bergamotte d’Automne, étant pourtant beaucoup moins plat du côté de l’œil, & un peu plus long du côté de la queue ; le bugi, dis-je, est une poire tiquetée de petits points gris, qui jaunit un peu dans sa maturité, & dont la chair participe en même temps du ferme & du tendre, & est presque cassante, quelquefois pâteuse & farineuse, ce qui arrive quand on la laisse trop mûrir, ou qu’elle est venue dans un fond trop humide ; son eau, qui est assez abondante, a un je ne sais quoi d’aigrelet, dont un peu de sucre est le remède. Elle ne mûrit que dans le Carême. La Quint.

BUH.

BUHOR. s. m. M. Du Cange croit que ce mot vient de behours, qui veut dire joûtes, parce que ceux qui payoient le droit de buhor, avoient permission de faire des behours ou joûtes.

BUHOT. s. m. Nom qu’on donne en Picardie, sur-tout dans les manufactures d’Amiens, à ce qu’on appelle communément Espouille, qui est un petit canon, ou tuyau fait de roseau, en manière de petite