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CEL

de Micy près d’Orléans, qui mourut en 542. Les habitans de Celles ont été affranchis par Robert de Courtenay sieur de Mehun & de Celles. Il y a à Celles un Grenier à sel, un Couvent d’Ursulines, un Hôpital des Freres de la Charité, & à une extrémité de la ville un très-beau Château sur le Cher, bâti par Philippe de Béthune, qui fut Ambassadeur à Rome, au commencement du dernier siècle. Voyez la Thaumassiere, Histoire de Berry, L. IX, c. 40.

CELLIER. s. m. Lieu où l’on serre les provisions d’une maison, le vin, le bois, &c. Il diffère de la cave, en ce qu’il est moins profond ; il est quelquefois souterrain, ou fort peu au-dessous du rez de chaussée. On prononce célié.

C’est de ce mot qu’est venu celle, ou cellule, qui se dit d’une habitation de Moine près d’une Abbaye, ou qui étoit de sa dépendance.

CELLITE. s. m. Nom de Religieux autrement dit Alexien. Cellularius, Alexianus & en Flandre Cellebroeders. Ils ont pris le nom d’Alexien, parce qu’ils ont choisi S. Alexis, pour leur Patron, & celui de Cellites, à cause des petites chambres ou cellules où ils pansent les malades, si l’on en croit Modius, ou, selon le P. Hélyot, de cella, pris dans la signification de sépulcre, parce que la principale obligation de ces Religieux étoit d’enterrer les morts. Ils sont appelés Alexiens en Italie, & Cellites en Allemagne. On ne sait qui fut leur Instituteur. Ascagne Tambourin met leur établissement en 1309. Ils furent d’abord séculiers, mais dans la suite ils embrassèrent la règle de S. Augustin, & firent des vœux solennels, ce que Sixte IV approuva en 1471. Ils sont tous laiques, & ne reçoivent point de Prêtres parmi eux. Ils ont soin des malades, assistent les pestiférés, enterrent les morts, ont aussi soin des fous, & leurs Couvens servent de lieu de correction pour les enfans de famille qui s’écartent de leur devoir. Voyez le P. Héliot. T. III, c. 54. On les appelle Nollards à Liége. Il ne faut pas les confondre avec l’Ordre appelé Ordo Vespilonum. Ordre des Enterreurs. Voyez Alexien.

Cellite. s. f. Cellularia. Il y a aussi des Religieuses Cellites, appelées est quelques endroits Collectines, & plus communément Sœurs Noires. Elles ne savent point le temps de leur origine. Elles n’ont point de clôture ; elles suivent la Règle de S. Augustin. Elles font un quatrième vœu d’assister les malades, même en temps de peste. En quelques lieux elles ont soin des filles repenties. Il y en a qui y sont soumises aux Evêques, mais la plûpart sont sous l’obéissance des Alexiens ou Cellites. Elles sont habillées de noir, avec un scapulaire.

CELLULAIRE. adj. m. & f. Terme d’Anatomie, qui se dit des parties du corps animal, qui contiennent plusieurs petites cellules. Cellularius, a. um. Cellulis abundans. Un tissu cellulaire, la tunique cellulaire. Quand, pour préparer des injections, on pousse de l’eau dans les vaisseaux que l’on veut injecter, il y a ordinairement un inconvénient inévitable, qui est que dans toutes les parties où il se trouve un tissu cellulaire tant soit peu considérable, la tunique cellulaire ne manque jamais d’être engorgée d’eau, ce qui gâte les parties que l’on a dessein de conserver dans les liqueurs, ou de faire dessécher. Demours, Acad. d’Edimb. T. I, p. 127. La substance de l’os est une partie compacte ou solide, en partie cellulaire ou spongieuse, & en partie réticulaire. Winslow. La partie que j’ai nommée cellulaire ou spongieuse fait presque tout le tissu intérieur des os, qui n’ont point de grandes cavités, & généralement celui de toutes les épiphyses, & n’occupe que les extrémités des os creux. Id. Les cellules de ce tissu sont plus ou moins considérables, dans certains os que dans d’autres. Id. Les globules du poumon sont des paquets vésiculaires ou cellulaires. Id. Les deux lames de la pie-mère ne tiennent ensemble que par un tissu cellulaire. Id.

☞ C’est aussi un terme de Physique, & d’Histoire naturelle, que l’on applique à quelques parties des arbres. Ainsi, l’on dit en parlant des différentes substances que l’on distingue dans l’écorce, enveloppe cellulaire, tissu cellulaire,

☞ Quand on a enlevé l’épiderme (Voyez ce mot) on trouve immédiatement au dessous une substance qui est souvent d’un vert foncé, & qui est presque toujours succulente & herbacée. Cette substance examinée avec une loupe, a paru à M. Duhamel semblable à un morceau de feutre ou de chamois : car elle est formée d’un nombre prodigieux de filamens très-fins qui s’entrelacent en toutes sortes de directions. Un petit morceau qu’il avoit tenu longtemps en macération, examiné avec un microscope assez foible, lui parut semblable à la substance médullaire. Une plus forte lentille lui fit appercevoir çà & là de petits corpuscules de figure assez régulière, qui étoient séparés de la masse. Il examina un de ces petits corps avec une lentille qui forçoit beaucoup : il lui parut encore semblable à de petits fragmens de moelle, traversée par quantité de cloisons ou de fibres très-déliées. Voila tout ce que le microscope a fait appercevoir sur l’organisation de cette substance. Quand on fait bouillir une branche dans l’eau, cette substance se cuit, & alors, elle ressemble à une pâte ; elle s’endurcit en se refroidissant, & elle devient friable quand elle sèche.

☞ Dans les arbres où, comme dans le sureau, il est aisé de l’observer, on peut remarquer qu’elle est plus succulente dans le temps de la sève, qu’en hiver. Ainsi, quand elle est bien remplie de sève, elle est moins adhérente à l’épiderme, que quand elle est moins humectée.

☞ Elle paroît formée d’un amas du tissu cellulaire (Voyez ce mot plus bas) & M. Duhamel croit qu’on peut la regarder comme une enveloppe générale, & qu’il lui est permis de l’appeler l’enveloppe cellulaire.

☞ Il est vrai que cette substance est souvent d’une couleur très-verte & fort différente de celle du tissu cellulaire, qui assez souvent tire sur le blanc : mais comme on n’ignore pas que la couleur verte des feuilles vient du contact de la lumière, & que celles qui croissent à l’ombre sont blanches, ne peut-on pas conjecturer que cette portion du tissu cellulaire, étant la plus extérieure, a pu contracter une couleur dont le reste est privé.

☞ M. Duhamel soupçonne qu’elle est produite par une extension du tissu cellulaire qui se comprime sous l’épiderme. On peut conjecturer que cette enveloppe succulente sert à prévenir le desséchement des parties qu’elle recouvre. On peut la regarder aussi comme l’organe qui sépare la matière de la transpiration. (Voyez Transpiration) & elle peut encore servir à la réparation de l’épiderme.

Cellulaire {tissu), sous cette enveloppe on apperçoit un plexus réticulaire, ou réseau de fibres longitudinales, que l’on regarde comme des vaisseaux lymphatiques. (Voyez Plexus réticulaire.) Ensuite un tissu cellulaire, vésiculaire ou parenchimiteux ; (termes que M. Duhamel regarde comme synonymes.) & enfin des fibres, qu’il nomme vaisseaux propres. Voyez Écorce.

☞ Suivant l’idée qu’on doit se former des plexus réticulaires qui forment, pour ainsi dire, la charpente de l’écorce, il reste bien de petits espaces vides qu’il faut remplir, puisque les alvéoles qui forment les plexus par la disposition réciproque de leur réseau, sont en grand nombre. La substance qui les remplit est grenue. Grew l’a nommée le Parenchyme ; Malpighi, le tissu vêsiculaire ou utriculaire ; M. Duhamel, tissu cellulaire.

☞ Malpighy & Grew représentent ce tissu comme étant formé de petites vessies, bourses ou utricules qui, se touchant immédiatement, font des files ou des suites de vessies dont la direction est horisontale ; de sorte que ces files de vessies coupent à angles droits les fibres longitudinales, ce qui fait un entrelacement assez semblable à celui des brins de bois dont est composée une claie : & pour se for-