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fait la fête ce jour-là : ensuite on dit le Trisagion, une oraison, un sermon, quelques versets, des pseaumes, une leçon fort longue tirée des Prophétes, ou de l’Apôtre, deux fois Alleluia, trois versets des pseaumes, une fois Alleluia ; puis on lit l’Evangile, on dit le Credo, un sermon, une oraison, & le Pater noster. A Vêpres après le Paster noster, quelques versets, le Gloria Patri, on dit un pseaume, puis Gloria tibi, Domine, ensuite trois pseaumes, des prières comme à Laudes, & vingt-trois oraisons, à chacune desquelles on dit Dominum oremus, Prions le Seigneur ; ces prières & ces oraisons ne se disent que le Dimanche ; puis on dit une oraison, le Trisagion, un pseaume, un cantique, un sermon, trois pseaumes, un sermon, une oraison & le Pater noster. Nous avons déjà remarqué qu’il y a dans le bréviaire Arménien deux offices de Complies, l’un se dit dans l’église immédiatement après Vêpres, & l’autre en particulier après le souper ; & après l’avoir dit, il est expressément défendu de boire & de manger, ou de parler à qui que ce soit. Aux premières Complies après le Pater noster, &c, on dit un verset, le Gloria Patri, &c, sept pseaumes, deux versets, le Gloria Patri, un long cantique, un sermon, une oraison, un pseaume, une hymne ; les jours de jeûne seulement un sermon, une oraison, & le Pater noster. Aux secondes Complies après le Pater noster, on dit quatre versets du pseaume 42e, le Gloria Patri, plusieurs versets de différens pseaumes & du cantique d’Habacuc, le commencement du cantique des trois enfans, le dernier des pseaumes, le cantique Nune dimittis, des versets des pseaumes 137, 141, 85, une oraison, le pseaume Cùm invocarem, une hymne, puis on lit l’Evangile ; on dit une longue oraison & le Pater noster, &c. Voyez le bréviaire du rit Arménien, qui est en langue Arménienne, & le Cardinal Bona.

Le bréviaire des Maronites contient sept heures canoniques, qui sont l’office de la nuit, Matines, Tierce, Sexte, None, Vêpres & Complies. Les Maronites disent toujours les mêmes pseaumes à chaque heure sans y rien changer ; ainsi ils ne récitent point tout le pseautier même en une année. Au commencement & à la fin des heures ils disent toujours le Trisagion, le Pater & l’Ave, le Symbole de Nicée & une oraison, puis des hymnes ou des cantiques & des prières, en mêlant ces prières aux strophes de l’hymne, & aux versets du cantique. L’office de la nuit contient seize oraisons, onze cantiques, six hymnes, deux pseaumes, un répons & des prières. D’abord on dit une oraison, & un cantique suivi d’une oraison, puis une hymne, un pseaume, deux oraisons, une hymne, quelques prières, une oraison, deux cantiques, deux oraisons, une hymne, des prières, une oraison, deux cantiques, trois oraisons, une hymnes, des invocations, une oraison, deux cantiques, une oraison, une hymne, un cantique, un répons, deux oraisons, une hymne, un pseaume, une oraison, & le reste des cantiques. A Matines il y a onze oraisons, sept hymnes, six cantiques, quatre pseaumes, & un répons, qui se disent ainsi. On commence par une oraison, puis on dit un cantique, une oraison, un cantique, une oraison, une hymne, un pseaume, une oraison, une hymne, un pseaume, une oraison, une hymne, un pseaume, une oraison, une hymne, un cantique, une oraison, une hymne, des invocations, une oraison, une hymne, un pseaume, un répons, deux oraisons, un cantique, une oraison, un cantique. Tierce, Sexte & None, ont chacune cinq oraisons, deux ou trois cantiques ; Tierce & None, deux seulement & un pseaume. Ces heures se disent ainsi : on dit d’abord une oraison, puis un pseaume, ou un cantique, trois oraisons, un cantique, une oraison, & un cantique. Les Vêpres ont sept oraisons, deux hymnes, quatre cantiques, quatre pseaumes, & un répons. Ces prières se disent de cette manière. On chante une oraison & un cantique, puis une oraison, un cantique & une oraison, une hymne, un pseaume, une oraison, une hymne, trois pseaumes, un répons, deux oraisons, un cantique, une oraison & un cantique. A Complies, il y a cinq oraisons, trois pseaumes, deux hymnes, deux cantiques, qu’on dit ainsi. On commence par une oraison, puis on dit un pseaume, une oraison ; une hymne, un pseaume, deux oraisons, un cantique, une hymne, un pseaume, une oraison & un cantique.

Chez les peuples qui parlent la langue Esclavone, ou quelqu’un de ses dialectes, ceux qui disent le bréviaire, excepté les Polonois, & quelques autres, le récitent en langue vulgaire, comme les Maronites en Syriac, & les Arméniens en langue Arménienne. Ceux qui récitent le bréviaire en esclavon sont partagés pour le rit, les uns suivent le rit latin ou romain, & ce sont ceux qui habitent la Dalmatie & les côtes voisines ; ceux qui habitent plus avant dans les terres, en Hongrie, en Bossinie, en Esclavonie, &c. en Pologne, en Lithuanie, en Moscovie, & le long de la mer Noire du côté du nord, suivent le rit grec. On a imprimé à rome en 1648 le bréviaire Romain en langue Esclavone & en caractères Esclavons.

Le bréviaire des Cophtes est semblable à celui des Abissins, qui disent les heures de l’office en cette manière. Toutes les heures commencent par le Pater noster & l’Ave, Maria. Au commencement de l’office de la nuit, ils récitent le pseaume Venite exultemus : ils lisent beaucoup de leçons de la Sainte Ecriture, & ils n’en lisent qui soient tirées des S. Peres que durant la semaine sainte. Toutes les heures de leur bréviaire renferment douze pseaumes, & dans les Monastères où il y a beaucoup de Moines, on récite tout le pseautier avant dîner, se qui se fait en fort peu de tems, parce que l’on donne à chaque Moine quelques pseaumes, ou seulement quelque partie des plus grands pseaumes que l’on divise. Le pseaume 50e Miserere, est toujours un des douze de chaque heure du bréviaire. Voyez les bréviaires Cophtes, & les bréviaires Abissins, & le Cardinal Bona.

D. Joseph Mége conjecture que le mot bréviaire vient de ce qu’on donnoit aux Moines qui faisoient voyage, de petits livres, dans lesquels on ramassoit les pseaumes, les leçons & les oraisons qu’on lisoit au chœur dans de grands volumes. Le P. Mabillon dit qu’il a vu dans le trésor de Cîteaux deux de ces petits livres, & il en donne cette description. Ces livres n’ont que trois doigts de large, mais ils sont plus longs. Ils paroissent fort petits quand ils sont fermés, mais quand on les ouvre ils paroissent trois fois plus grands, parce que les feuillets en sont pliés à trois plis ; ils ne sont écrits que d’un côté, & la lettre en est si menue & si abrégé, qu’en fort peu de syllabes on exprime toute une période. Les feuillets en sont attachés par un filet, & on enferme ces petits livres dans un sac de cuir.

Bréviaire, chez les Anciens, signifioit seulement le lieu où on gardoit les brefs, ou ce qui étoit écrit en abrégé : d’où vient qu’on a appelé Bréviaire l’Abrégé de l’Office divin. Quelques-uns croient que ce livre ne contenoit autrefois que les rubriques, & qu’on l’a étendu depuis à tout l’office.

Bréviaire, se dit aussi du livre qui contient cet office, & tous les changemens qui s’y doivent faire suivant les divers jours & fêtes de l’année. Le mot de Bréviaire est employé pour signifier un livre d’Eglise, dans la lettre de l’Archevêque de Lyon à Robert, retiré à Molême en 1099. C’est peut-être la première fois qu’il se trouve en ce sens.

Bréviaire, selon Chauvet & le P. Papebrock, Act. SS. Jun. Tom. II, pag. 498, s’est dit aussi quelquefois pour Missel.

BRÉVIATEUR. s. m. Nom d’Office. Breviator. Les Bréviateurs étoient dans l’Empire de Constantinople, les Secrétaires des brefs, ou les Ecrivains des brefs. Scriptores Brevium. On appelle encore Bréviateurs, ou plutôt Abréviateurs ceux qui écrivent