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CON

viennent à plusieurs parties du corps ; Ceux qui viennent aux parties générales, à l’anus, au périnée, sont ordinairement des symptomes de la vérole.

Ce mot est Grec, & vient de κόνδυλος, article, jointure : parce que dans le condylome il y a des rides ou plis semblables à ceux des jointures.

CONE. s. m. terme de Géométrie. Corps solide composé de différens cercles placés les uns sur les autres & par conséquent parallèles entr’eux, qui vont toujours en diminuant depuis la base jusqu’à la pointe du Cône. Un pain de sucre régulier représente un cône. Conus. L’ombre de la terre forme un cône, aboutit en cône. Le cône se décrit par le mouvement d’une ligne droite, qui se meut à l’entour d’un point immobile, appelé pointe, le long de la circonférence d’un plan appelé base. La ligne droite tirée de la pointe du cône par le centre de sa base, s’appelle axe du cône. Ainsi un cône droit, est celui dont l’axe est perpendiculaire à la base. Un cône Scalène, est celui dont l’axe est incliné à sa base. Un cône tronqué, est une partie d’un cône coupé par un plan parallèle à sa base. La base d’un cône est un cercle. Il y a aussi des cônes obtusangles & acutangles.

☞ En Botanique, on emprunte quelquefois ce terme de Géométrie pour définir les parties qui ont la figure d’un cône ; mais ce mot est particulièrement consacré aux fruits des pins, des sapins, des Mélèses, & on les nomme arbres conifères. Arbores coniferæ. Voyez ce mot.

CONE, terme de Métallurgie. On donne ce nom à un moule de fer fondu, de forme conique, dans lequel on verse les métaux fondus, pour séparer la partie métallique des scories.

CONE. Ville. Voyez Cosne.

CONESSI. s. m. Espèce d’écorce. Voyez-en la description dans le Dict. de James.

CONFABULATEUR. s. m. Qui s’entretient familièrement, diseur de contes. M. de Claville entend parler d’un mauvais Prédicateur, lorsqu’il dit : si le hazard m’expose à l’ignorance effrontée d’un ennuyeux confabulateur, j’ai recours à mon Evangile. Traité du Vrai Mérite. Ce mot n’a pas réussi.

CONFABULATION. s. f. Entretien familier. Familiare colloquium, confabulatio. Ce mot est peu d’usage dans le sérieux, aussi bien que le suivant.

CONFABULER. v. n. S’entretenir familièrement avec quelqu’un. Confabulari. Ce mot ne le dit qu’en plaisantant.

CONFAITEMENT. adv. vieux mot. Parfaitement, sérieusement, comment, de quelle façon. Gloss. des Poës. du Roi de Nav.

CONFALON. s. m. Confrérie établie par quelques Citoyens Romains, ou selon d’autres, par Clément IV en 1264, ou 1267. Confalo, Confalonis Societas. Le dessein principal de cette sainte association fut de délivrer les Chrétiens captifs chez les Sarazins. Elle prit son nom du mot italien Confalone, qui signifie un étendart, une bannière, à cause de la bannière qu’elle avoit, & où étoit représentée la sainte Vierge, sous la protection de laquelle cette Confrérie se mit. Saint Bonaventure régla les prières que les Confrères devoient réciter. Grégoire XIII la confirma en 1576, lui donna beaucoup de privilèges, & l’érigea en Archiconfrérie l’an 1583, & Sixte V fixa un revenu pour le rachat des captifs. Il y a aussi à Lyon une Confrérie de Pénitens du Confalon, associée à celle de Rome. De Rubis allure qu’elle étoit établie dès l’an 1418. D’autres prétendent qu’elle le fut par Maurice de Peirat, Chevalier de S. Michel. Quelques-uns disent Gonfalon, & d’autres Confanon, ou Gonfanon. Confalon est mieux. Sponde aux années 1274, 1576, 1583, parle de la Confrérie du Confalon.

CONFANON. s. m. Ce mot n’est plus en usage. Voyez Pavot rouge, c’est la même chose.

CONFARRÉATION. s. f. Ablancourt s’en est servi, & on s’en peut servir comme lui, lorsqu’on aura à parler d’une certaine cérémonie Romaine, qui consistoit à faire manger dans les mariages, d’un même pain au mari & à la femme qui destinoient leurs enfans à l’honneur du Sacerdoce. Car c’est cette cérémonie que les Romains appeloient Confarréation. Confarreatio. La Confarréation étoit la plus sacrée des trois manières de contracter le mariage usité chez les anciens Romains. Elle consistoit en ce que le Grand Pontife, & le Flamen Dialis unissoient, joignoient, marioient l’homme & la femme, avec du froment & un gâteau salé. C’est ce qu’en dit Servius sur le premier Livre des Georgiques. Ulpien Cap. 9. Init. nous apprend qu’on y offroit un pain de pur froment, & que l’on prononçoit une certaine Formule, en présence de dix témoins. Denis d’Halicarnasse ajoûte que le mari & la femme mangeoient du même pain de froment, qu’on en jetoit sur les victimes. Voyez Vigenere, Tite-Live, T. I, p. 968.

☞ Quand le mariage contracté par confarréation se rompoit, on appeloit cela diffarréation. Ce nom vient du gâteau salé, à farre & molâ falsâ.

CONFECTEUR. s. m. Gladiateur ; qui combattoit contre les bêtes ; bestiaire, homme qui se louoit pour combattre les bêtes dans l’Amphithéâtre. Confector. Les Confecteurs étoient ainsi appelés à conficiendis bestiis, parce qu’ils tuoient les bêtes. Voyez Bestiaire. Les Grecs les appeloient Παραϐολοι, c’est-à-dire, hardis, désespérés, téméraires, qui s’exposent, qui se jettent dans le péril. De-là les Latins avoient fait les mots Parabolani, & Parabolari, qu’on leur donnoit aussi. Le premier passa dans l’Eglise, où l’on appela Parabolani, les valets qui se consacroient aux services des Hôpitaux, & s’exposoient ainsi aux périls de toutes les maladies qu’on y peut prendre. Outre ces mots empruntés du grec, les Latins appeloient encore les Confecteurs en leur Langue, audaces, hardis, téméraires, & copiatæ ; du Grec Κοπιαται. Voyez Saumaise sur Tribellius Pollion, dans la vie de Gallien, C. 12. p. 285. C. de l’Hist. Aug. de l’édition de Paris 1620. fol. Casaubon sur le même endroit de Trebellius Pollion, Béroald sur Suétone, C. 43. d’Auguste, p. 230. C. 21, de Claude, p. 588. & 644. & 892. de l’édition de Paris, fol. 1610. C. 29. de Néron, p. 684. &c. Saumaise, de modo usur. C. 5, p. 198. Godefroy sur le Code Théodosien, L. 42 de Episc. & Cler. Perpétue tomba entre les mains d’un Gladiateur mal-adroit, qui la piqua entre les os & la fit crier : car ces exécutions des bestiaires demi-morts, étoient l’apprentissage des nouveaux Gladiateurs, pour les accoutumer sans péril au sang, & on les nommoit Confecteurs. Fleury, Hist. Eccl. L. V, p. 44, 45. Il semble qu’on veuille dire, 1o. Que les Confecteurs étoient distingués des bestiaires. 2o. Que ce n’étoient que les nouveaux, & les apprentifs Gladiateurs, qui s’appeloient Confecteurs. 3o. Qu’ils étoient ainsi nommés à conficiendis bestiariis, parce que les exécutions des bestiaires demi-morts étoient leur apprentissage. Si cela est, on s’est trompé. A la vérité les Confecteurs n’étoient pas bestiaires Chrétiens ; mais ils étoient bestiaires. Voyez au mot Bestiaire les différentes espèces de Bestiaires. 2o. Ce n’étoit pas les nouveaux Gladiateurs seulement qu’on nommoit Confecteurs. Voyez les Auteurs cités ci-dessus. 3o. Ils n’étoient point appelés, Confecteurs, à conficiendis bestiariis ; mais à conficiendis bestis. Voyez les mêmes Auteurs, & surtout Suétone dans Auguste, C. 43.

CONFECTION. s. f. Action par laquelle on fait quelque chose. Confectio. Il se dit en termes du Palais. Il faut des lettres du Prince pour la confection d’un papier terrier. La confection d’inventaire & sa clôture sont nécessaires pour dissoudre une communauté. Confection d’une enquête. Il n’a guère d’autre usage.

Confection, terme de Pharmacie, est un remède qui est de consistance d’électuaire liquide, ou mou, composé de plusieurs drogues. Medica compositio. La principale est la confection d’alkermès, où entrent les perles, la pierre d’azur, le musc, l’ambre-gris,